Tarifs bancaires : comparer c'est bien, mais est-ce suffisant ?

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Un comparateur des tarifs bancaires de plus

Malgré les efforts accomplis ces dernières années pour assurer une meilleure transparence et la comparaison des tarifs bancaires, les ménages français sont encore peu nombreux à franchir le pas et changer de banque. Selon différentes sources, la mobilité bancaire affecterait 4 à 10 % des comptes bancaires par an. Les premières intéressées, en l'occurrence les banques, estiment que la mobilité bancaire serait de l'ordre de 4,5% par an. Les auteurs d'un rapport sur le sujet remis au ministre des Finances en 2014 reconnaissent ne pas être en capacité d'attester de la qualité des statistiques énoncés précédemment.

En dépit de ces améliorations, la dernière étude de la CLCV, association de défense des consommateurs, constate des écarts de prix colossaux entre les banques.

Conscients de l'ampleur des disparités entre les tarifs pratiqués par les différents réseaux bancaires, le gouvernement a souhaité améliorer les possibilités de comparaison à travers la mise en place d'un comparateur public des tarifs bancaires. Elaboré avec le concours du Comité Consultatif du Secteur Financier (CCSF), le comparateur est disponible à l'adresse internet www.tarifs-bancaires.gouv.fr. Le comparateur compile les tarifs de 150 établissements bancaires, soit plus de 98 % du marché et les données sont mises à jour chaque semaine, mais il ne prend pas en compte les « packages ».

« Ce site permet à tout le monde de comparer gratuitement les tarifs des services de base, comme les virements, les prélèvements ou les cartes bancaires afin de faire en sorte que la concurrence s'exerce dans de bonnes conditions. » commente Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics. Le locataire de Bercy a également vanté son caractère impartial et son usage anonyme.

L'idée est séduisante sur le papier mais dans les faits on peut douter de son efficacité car il est d'ores et déjà possible de consulter les tarifs pratiqués par les différentes banques très facilement. Par ailleurs, l'outil du gouvernement se contente de donner les prix en classant les établissements par ordre alphabétique et non par prix, ce qui ne facilite pas la comparaison.

Des mesures pour faciliter le passage d'une banque à une autre

Après avoir abandonné l'idée de la portabilité du numéro de compte bancaire, le gouvernement a pris d'autres mesures pour « faciliter la mobilité bancaire ». La loi « croissance, activité et égalité des chances économiques », adoptée l'été dernier, prévoit l'automatisation du service d'aide à la mobilité bancaire. Ce dispositif devrait permettre au consommateur de changer de banque sans aucune démarche administrative en dehors de la signature d'un mandat chargeant sa nouvelle banque de rediriger sur son nouveau compte ses virements et prélèvements réguliers. En outre, un mécanisme d'alerte par SMS/courriel préviendra le consommateur lorsque des prélèvements, des virements ou des chèques se présenteraient sur le compte clos durant un délai de 13 mois suivant sa clôture.

Ces mesures ne seront pas applicables avant le début d'année 2017 afin de permettre aux banques de s'organiser.

Avant de privilégier cette voie, le gouvernement réfléchissait à la mise en place d'une portabilité du compte bancaire. En fin d'année 2014, un rapport sur cette portabilité bancaire, dispositif calqué sur la portabilité des numéros de téléphone d'un opérateur à l'autre, a écarté cette possibilité. Le rapport de Mme Mercereau, conseiller référendaire à la Cour des Comptes, conclut « que la mise en œuvre d'une portabilité du numéro de compte n'est pas souhaitable et que la redirection automatique des opérations sur le modèle néerlandais ou britannique a un coût important pour un bénéfice limité en termes de mobilité bancaire. »

Accédez au mode d'emploi du comparateur des tarifs bancaires

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