La nervosité des investisseurs est palpable. En témoigne, la vive réaction du marché le 29 avril dernier. Quels enseignements tirer de ce nouvel épisode boursier ?
On pouvait se dire jusqu'à la dernière semaine du mois d'avril : ça va mieux ! C'était aller un peu vite en besogne, les 5 derniers jours ayant été compliqués avec une baisse de 3%, baisse essentiellement concentrée le 29 avril dernier. Ce coup d'arrêt est à mettre au « crédit » des chiffres américains avec une croissance du PIB de 0,5% en rythme annualisé pour le 1er trimestre vs 0,7% attendu. Ainsi, les USA ont affiché leur plus faible croissance depuis 2 ans. A cela s'est ajouté un indice de confiance du consommateur US tombé au plus bas depuis septembre. Les opérateurs n'ont prêté que peu d'importance aux chiffres européen qui sont plutôt de bonne facture avec une croissance du PIB de 0,6%, soit le double du T4 2015 et 0,2 point de plus que le consensus. Par ailleurs, l'indice de confiance de la zone euro s'améliore et est supérieur aux attentes. Enfin, l'euro s'est un peu repris par rapport au dollar tout comme le baril. Il semble donc que le marché n'ait voulu regarder que le verre à moitié vide en fin de mois, à savoir la déception pour le PIB US ainsi que la reprise de la monnaie européenne. En termes de résultats, nous avons eu du bon et du moins bon avec des réactions assez violentes tant à la hausse qu'à la baisse.
Il faut aussi noter la poursuite de la baisse des échanges sur l'indice phare de la Bourse de Paris. Après un repli de 13,3% en mars, nous sommes à -20,8% en avril. Nous revenons sur les niveaux constatés il y a 2 ans. Cela traduit probablement le manque de conviction que nous évoquions le mois dernier. Alors oui cela va mieux d'autant plus que les entreprises parlent enfin d'investissement mais tout le monde ne le voit pas.
Le consensus corrige sur les small caps sans surprise et, selon nous, ce n'est que le début. Néanmoins, leur performance boursière est honorable par rapport aux large caps car elles surperforment à nouveau. Il faut toutefois retraiter du dernier jour de Bourse où la correction s'est concentrée sur le CAC 40 (-2,82%) alors que le CAC Small a cédé -0,85% et le CAC Mid&Small -0,5%. Elles affichaient donc un retard sur l'ensemble du mois d'avril, preuve que les opérateurs restent très prudents sur cette classe d'actifs même quand le courant acheteur revient.
Le segment des Small Caps reste plus cher que celui des Large par rapport à l'historique de valorisation. Cet élément dans un contexte qui demeure sans grande conviction demeure un facteur de fragilité à avoir en tête.
Nous restons circonspects. En effet, le marché était plutôt acheteur mais la forte correction du dernier jour montre que cela s'est fait sans conviction et le fort recul des volumes échangés traduit cela. Le marché semble donc un peu endormi pour ce qui est positif mais à l'écoute de la moindre annonce « négative ».
Les opérateurs jouent la nouvelle et semblent plus dans une approche court terme par faute de conviction. La lampe torche tant attendue n'est toujours pas là. Alors définitivement, oui cela va mieux mais on ne le voit pas encore. Nous insistons donc sur le fait que désormais nous avons besoin de messages forts de la part des entreprises car c'est d'elles que viendront des éléments permettant de baliser le terrain.
En ce qui concerne les small caps, comme « cela va mieux » en Europe et que leurs marchés sont essentiellement européens, elles pourraient tirer leur épingle du jeu ou redevenir un support d'investissement attractif. Toutefois, si le marché reste nerveux elles auront du mal à se distinguer boursièrement parlant.
Arnaud Riverain, Associé GreenSome Finance
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