Brexit : une tasse de thé amer

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Les électeurs britanniques ont déjoué les pronostics des bookmakers qui donnaient le Bremain vainqueur.

Le Brexit a triomphé après avoir recueilli 51,9 % des suffrages.  

Le Brexit sonne comme un coup de tonnerre dans le ciel européen plongeant les marchés financiers dans la tourmente.

Dans une note rédigée ce jour, Philippe Ithurbide, directeur de la Recherche, Stratégie et Analyse d'Amundi et Didier Borowski, Responsable de la macroéconomie d'Amundi, « l'impact sera asymétrique » au plan économique.

Selon les deux experts d'Amundi, la première victime de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est le Royaume-Uni lui-même, rejoignant ici le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui parlait d'auto-mutilation.

« Le Brexit ouvre une période d'incertitude qui va peser lourdement sur la demande intérieure au Royaume-Uni dont l'économie peut retomber en récession, » écrivent  Ithurbide et Borowski. La zone euro serait quant à elle préservée. « Le choc de confiance n'a aucune raison de mettre en péril la reprise économique en zone euro qui est avant tout tirée par la demande intérieure (les exportations de l'Union européenne vers le Royaume-Uni ne sont pas suffisamment significatives pour changer la donne).» Le coût du Brexit pour la zone euro se limiterait à 0,3 % de croissance.

En revanche, citant le consensus les deux experts d'Amundi, jugent que le préjudice en termes de croissance pour le Royaume-Uni pourrait s'élever à 1,4 % en 2017. Et afin d'enfoncer le clou, ils ne manquent pas de rappeler que la majorité des études concluaient en cas de Brexit « à un impact négatif durable sur le PIB [britannique], évaluant à l'horizon 2020, la perte d'activité comprise entre 3 et 9% au Royaume-Uni »

Néanmoins, Ithurbide et Borowki voient dans les turbulences qui font gîter les marchés des sources d'opportunités : « Affaiblissement du sterling, repli des bourses sont au menu à très court terme. Par contagion, les taux d'intérêt souverains des pays périphériques de la zone euro devraient remonter et la liquidité devrait se dégrader très significativement sur le marché du crédit, au Royaume-Uni comme en zone euro. Dans ces conditions, les taux d'intérêt sur les emprunts d'Etat les plus sûrs (Allemagne, Etats-Unis) se replient et l'or gagne du terrain (fuite vers la qualité). L'euro est fragilisé compte tenu des doutes sur la cohésion de l'Union européenne dans cette phase de crise. »

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