Les banquiers centraux joueraient-ils aux apprentis sorciers ? Bruno Colmant, chef économiste, Banque Degroof Petercam s'interroge.
Les principales banques centrales de la planète, dont la FED et la BCE, ont usé ou usent encore de la planche à billet.
L'objectif, ainsi que le rappelle Bruno Colmant, chef économiste de la Banque Degroof Petercam, est de « stimuler l'inflation au travers de la création monétaire. »
Or, on constaste que le but n'est pas atteint. Les prix ne remontent pas. Bruno Colmant explique les motifs de cet insuccès par l'existence « d'autres forces, relevant de l'économie réelle, » venant contrarier ces injections monétaires. L'expert cite entre autres le contexte déflationniste et récessionnaire, le vieillissement de la population, la vague de digitalisation, les inégalités croissantes de revenus, etc.
Pourtant autant, le chef économiste reconnaît que les banques centrales nese sont pas en mesure de fermet le robinet des liquidités, « car tout arrêt de l'assouplissement quantitatif conduirait à une hausse des taux d'intérêt qui contrarierait l'espoir d'une reprise stimulée par l'inflation. »
Elles se retrouvent néanmoins confrontées à un problème de taille. Les limitations naturelles ou statutaires à l'achat d'obligations souveraines les contraignent à acquérir des obligations d'entreprises voire des actions de sociétés privées.
A l'exemple de la Banque Nationale Suisse qui a acheté des actions pour 100 milliards de dollars, dont 54 milliards en actions américaines de type Apple et lCoca-Cola. De son côté, la Banque centrale du Japon (BoJ) devient petit à petit l'un des principaux actionnaires d'une petite centaine d'entreprises nippones cotées pour un montant approchant 100 milliards de dollars, tandis que la Banque centrale chinoise a fait de même pour contrarier les chutes de cours. Et d'aucuns supputent que la BCE pourrait faire de même.
Bruno Colmant considère que ces prises de position soutiennent artificiellement la croissance des bourses. « Ce n'est pas le rôle des banques centrales de capturer l'actionnariat privé, même sous une forme marginale, en devenant une gigantesque sicav. » L'expert s'interroge sur les retentissements engendrés par la remise sur le marché de ces titres.
« Pouvons-nous d'ailleurs affirmer que nous évoluons en économie de marché lorsque des organismes publics, telles les banques centrales, jouent un tel rôle dans les circuits financiers ? Je ne le crois pas. » conclut Bruno Colmant, chef économiste, Banque Degroof Petercam
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