La surprise digérée, ni le vote en faveur du Brexit ni l’élection de Donald Trump n’ont fait fléchir les marchés. Ceux-ci ont, au contraire, pris le chemin de la hausse pour retrouver leurs plus hauts annuels. Pour autant, Arnaud Riverain gérant chez GreenSome Finance signale quelques messages d’alerte sur le marché français.
On nous l'aurait dit, que l'on n'y aurait pas cru. Personne n'envisageait la victoire de Trump et tout le monde s'est trompé. Tout le monde voyait dans une élection de Trump une probable onde de choc sur les marchés et finalement RAS. Au contraire, les marchés ont pris le chemin de la hausse pour retrouver leurs plus hauts annuels, même s'ils n'étaient pas vraiment montés haut.
Bref, hormis le début du mois où toute l'attention reposait sur l'élection US, on peut à nouveau parler de calme plat. Ce mois de novembre est un peu à l'image des mois précédents où seul le Brexit avait mis un peu de piment mais sur une période plus que courte. Alors peut-être que les intervenants ont du mal à appréhender les conséquences de ces changements profonds et dans le doute ils s'abstiennent, abstention reflétée par des volumes atones. On termine donc le mois de novembre avec de nouvelles données mais qui ne semblent pas intégrées.
On se rapproche doucement pour 2016 de ce que seront les résultats de l'exercice. Ainsi, sur le CAC 40 la correction est de -4 points depuis janvier mais elle est nettement plus sévère pour les Small avec -7 points pour le CAC Mid&Small et
-13 points pour le CAC Small. Ce phénomène est récurrent année après année et vient du fait que sur le segment des Small on est beaucoup plus dans un schéma micro ce qui rend les prévisions à 1 an nettement plus volatiles. Il convient juste d'anticiper que le courant baissier est naturel au fur et à mesure que nous avançons dans l'année car les données s'affinent. Finalement cet indicateur est-il vraiment pertinent ? Plus le temps passe plus nous en doutons même s'il demeure un indicateur phare. De manière triviale peut-être pouvons-nous dire qu'il est un reflet de l'état d'esprit du marché et donc de son biais optimiste ou plus « morose ».
Les valorisations ont peu bougé mais là aussi peut-être faut-il s'habituer à de tels niveaux par rapport à l'historique. Après il peut être dangereux de raisonner ainsi car ce n'est jamais bon de s'habituer à un marché « cher », cela peut induire un retour de bâton que personne ne verrait venir. Un marché cher peut se justifier si les sous-jacents sont sains mais en ce qui concerne le marché français quelques messages d'alerte méritent que l'on s'y attarde : 1/ les prévisions de croissance de l'économie sont à nouveau revues à la baisse et 2/ les taux commencent à se tendre…
Le mois dernier nous adoptions un ton volontairement optimiste et comme tout le monde on pensait que la clé Clinton allait tout déverrouiller. In fine, la clé n'ouvrira pas le cadenas et donc on n'y voit pas beaucoup plus clair bien au contraire.
Toutefois, il ne reste que quelques jours avant que l'on relève les compteurs donc, sauf événement majeur, le marché devrait tenir ce qui pourrait permettre au CAC d'être flat sur 2016.
Dans un tel scénario, que peut-on retenir ? Surtout une absence prononcée et marquée des investisseurs.
La Chine a fait un peu peur en début d'année mais cela a été vite oublié alors que la FED a alimenté les débats sur le rythme de relèvement de ces taux. D'ailleurs sur ce point, le consensus estime qu'elle a manqué une fenêtre de tir ce qui lui ôte des cartouches pour plus tard. Le Brexit a un peu perturbé le marché, très peu, et l'élection de Trump a plus que surpris mais sans véritable conséquence. Ainsi, ce manque cruel de conviction traduit peut-être le fait que nous sommes entre deux eaux ce qui justifie le fait de rester chez soi.
Il conviendra de surveiller les conséquences de la hausse en cours des taux longs, hausse qui intervient également en Europe alors que le zone est encore convalescente hormis l'Allemagne et d'une certaine manière l'Angleterre même si l'effet Brexit commence à faire parler de lui.
Notre sentiment est donc mitigé car les données macro pourraient venir perturber le marché alors que d'un point de vue micro les indicateurs fournis, notamment, par les Small Caps sont plutôt bons pour 2017.
Arnaud Riverain Gérant chez GreenSome Finance
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