Brexit : une procédure de divorce difficile à (di)gérer

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L'affaire semblait mal partie. Il y a une semaine, Londres et Bruxelles échouaient à boucler le premier round des négociations, préalable nécessaire à l'ouverture du second sur les accords commerciaux. Les discussions achoppaient alors sur l'épineuse question de la frontière irlandaise, sujet beaucoup plus cher aux anglais que la facture même du Brexit. Rappelée aux bons souvenirs des unionistes qui lui assurent sa majorité parlementaire, Theresa May jetait alors l'éponge. La perspective d'un « no deal » affleurait à nouveau tant le problème paraissait insoluble entre la volonté des unionistes de rester amarrer au Royaume-Uni et le risque qu'une barrière douanière faisait courir à l'équilibre qui prévaut entre l'Irlande du Nord et du Sud depuis les accords de 1998. Contre toute attente donc, les deux parties sont finalement parvenues à un compromis garantissant qu'il ne peut y avoir de frontière effective entre les deux voisins irlandais. Aussitôt l'accord trouvé et annoncé par une fumée blanche sur Twitter, les marchés n'ont pas tardé à exprimer leur soulagement. Outre-Manche, plus que les taux longs c'est surtout le sursaut de la livre qui témoigne de ce sentiment. La devise anglaise a en effet touché en fin de semaine 1,1445 euro soit un plus haut de six mois. Tout laisse néanmoins à penser que cette détente sera éphémère au regard de la longueur de ce premier round et des sujets autrement plus complexes qui attendent les deux parties.

Parallèlement, le même jour aux États-Unis, le département du Travail délivrait les derniers chiffres de l'emploi sur novembre avant la dernière réunion annuelle du Comité politique monétaire de la Fed (FOMC) mardi et mercredi. Ces derniers n'ont fait que conforter la perspective d'une nouvelle remontée des taux directeurs. L'économie américaine continue en effet d'engendrer des emplois puisque 228 000 nouveaux postes ont été créés le mois dernier outre-Atlantique. Un chiffre qui dépasse de loin le consensus qui en anticipait 190 000 sur la période. Après un mois d'octobre marqué par 244 000 créations d'emplois (au lieu des 261 000 initialement annoncés), ce nouveau chiffre confirme la vigueur sans précédent de la première économie mondiale. D'autant plus remarquable qu'elle s'accompagne d'une appréciation de 0,2 % des salaires et d'un taux de chômage de 4,1 % toujours au plus bas depuis dix-sept ans. Autant d'éléments qui devraient donc conforter cette semaine Janet Yellen à procéder à un ultime relèvement des taux avant son départ en janvier.

David Ganozzi - Gérant d'allocation chez Fidelity

Source : Datastream. Performances en €. Les indices de référence sont indiqués entre parenthèses.

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