La volatilité prend ses quartiers sur les marchés actions. Est-ce une raison suffisante pour s’écarter des small caps ?
Ce 1er semestre peut être scindé en deux. Un début d'année sous forme de montagnes russes du fait de tensions liées au risque du retour de l'inflation outre atlantique et donc potentiellement un impact sur la politique de la FED qui pourrait relever plus qu'attendu ses taux. Autre motif de nervosité sur les marchés, les tribulations de Donald Trump avec la Corée du Nord mais surtout avec la Chine avec le risque d'une nouvelle guerre commerciale. La seconde partie du semestre fut nettement plus calme aidée par de très bonnes publications des entreprises et une assez bonne visibilité quant à l'évolution de l'économie.
Toutefois, la politique est à nouveau venue troubler le jeu tant en Europe, avec les interrogations de l'arrivée au pouvoir en Italie d'un gouvernement ouvertement euro sceptique qu'aux USA, avec Donald Trump qui, à défaut de faire une vraie guerre, se lance dans une politique qui peut mener à une guerre commerciale avec l'Europe mais aussi avec la Chine. Ces éléments ne sont pas neutres car cela peut abaisser la croissance de quelques points car l'attitude, pour le moins peu conventionnelle du locataire de la Maison Blanche, risque de pousser les acteurs économiques à une plus grande prudence quant à leurs investissements et ça ce n'est jamais gratuit à terme.
Tout ceci explique un certain retour de la volatilité et donc un marché qui s'est cherché au cours de ce premier semestre. Dans cette atmosphère qui allie optimisme et scepticisme, les small caps ont certainement pâti de leur moindre liquidité et donc du risque plus important qu'elles font prendre si un événement exogène venait plomber les marchés. En se rabattant sur les grandes capitalisations, le marché se protège. Les grandes valeurs permettent de se retirer plus aisément en cas de gros temps. Du côté des introductions, les Small caps sont « à la fête » alors que les « grosses » opérations se sont faites rares. Là-aussi, nous estimons que cette observation traduit une certaine frilosité de la part des investisseurs.
Curieusement le consensus s'est apprécié pour le CAC Small ce mois-ci. En effet, le mois dernier la révision était de 3,1 points par rapport aux attentes de décembre. Les bonnes publications du premier trimestre est probablement à l'origine de cet ajustement qui s'est véritablement concentré sur les plus petites valeurs. Pourtant, c'est paradoxalement sur ce segment que le marché a le plus corrigé. Le déficit de liquidité serait-il pour le moment le réel handicap du CAC Small ? Peut-être. Quoiqu'il en soit, cela renforce notre sentiment que le marché cherche à se protéger.
Nous observons peu d'évolution ce mois-ci. Nous ne sommes pas sur des niveaux aberrants mais les marchés ne sont pas donnés. Dans le contexte actuel et au risque de se répéter, la prime va naturellement aux Large caps.
Nous le savons, le marché a besoin d'une boussole et là, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est totalement déréglée. Le coupable : notre ami Donald Trump et son joujou extra, Twitter aidé de son gros stylo pour signer ses grandes idées devant les caméras. Il souffle le chaud et le froid à tous les niveaux et quand on est le Président des Etats-Unis cela peut vite se transformer en ouragan ou en blizzard. La vraie question est de savoir si cela peut induire de véritables conséquences économiques i.e. si cela peut coûter au monde quelques points de croissance. Il est trop tôt pour en juger mais certains commencent à essayer de faire les comptes. On dénombre déjà quelques blessés, boursièrement parlant, comme l'industrie automobile ou les technologies. Si jamais des signaux de propagation à la « vie vraie » apparaissent, à n'en pas douter le second semestre vivra sous le règne de la volatilité ce qui n'est jamais bon pour les Small caps.
Arnaud Riverain, Associé Gérant - GreenSome Finance
© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.