Immobilier : un achat de plus en plus risqué ?

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 « L'immobilier étant un actif sensible à la conjoncture économique locale, ne pensez-vous pas qu'il est l'actif le plus risqué au regard des perspectives d'avenir en termes d'économie réelle ? »

Vincent Bezault : L'internaute à l'origine de cette question précise qu'il pressent un basculement conjoncturel et structurel, soit une forme d'éclatement des fondamentaux anciens et une révolution culturelle quant au rapport à la pierre qui ne représentera plus le même intérêt surtout aux yeux des jeunes ménages.

Pierre Sabatier :  Ce que cet internaute pressent comme grand changement, comme grand soir pourrait-on presque dire, vis-à-vis du marché immobilier n'est pas à exclure sur le long terme car rien n'est impossible à long terme. A court terme, un tel scénario nous semble cependant exclu du fait de l'appétence des ménages pour l'immobilier qui ne paraît nullement entamée par le contexte sanitaire et ses répercussions sur l'économie. Certes, l'envie ne suffit pas, elle doit se transformer en acte d'achat. Ce passage à l'acte repose sur la capacité des ménages à mobiliser des fonds pour acheter. La dynamique des prix de l'immobilier repose sur plusieurs déterminants dont le pouvoir d'achat des ménages qui découle lui-même de leur capacité à emprunter, il procède aussi de l'évolution leurs revenus et des taux d'intérêt. Or, en dépit du fait que la France traverse une récession de plus de 8%, le pouvoir d'achat des ménages est globalement préservé, certes de manière artificielle, mais force est de constater que leurs revenus n'ont pas baissé pendant cette crise et il est peu probable qu'ils reculent de manière extrêmement substantielle dans les mois à venir. L'autre facteur déterminant du pouvoir d'achat immobilier repose sur les taux d'intérêt. Actuellement, les taux d'intérêt sont très bas et nous estimons qu'ils vont le rester pendant très longtemps.
Grâce au maintien du pouvoir d'achat des ménages, le marché de l'immobilier est relativement protégé à court terme. Cela ne veut pas dire pour autant que les prix immobiliers vont continuer à augmenter, mais les conditions sont réunies pour qu'ils ne baissent pas.

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