30/05/2006 - 12:07 - Sicavonline - ABN AMRO Asset Management
par ABN AMRO Asset Management
Panorama 2006 : une année d'inflexion
Le changement de Chairman à la Fed est l'occasion d'un challenge. Le marché prend conscience de la fin du risque déflationniste et entérine la fin du cycle de désinflation, initié il y a 25 ans en 1981 avec Paul Volker.
Nous rentrons dans un univers plus volatil. La baisse séculaire de l'inflation est terminée ; elle a déjà commencé à remonter et le spectre de la déflation s'éloigne, sauf accident imprévisible.
Dans une telle perspective, il convient de mesurer le principal facteur de risque: la vitesse à laquelle l'inflation va revenir. Notre position reste qu'elle ne devrait pas s'envoler car nous restons convaincus que la croissance américaine va décélérer en 2006 par rapport à 2005, ce qui justifiera une réduction de la pression inflationniste instantanée.
Ce type de scénario sera favorable à des arbitrages en faveur du centre par rapport à la périphérie, privilégiant les valeurs liquides ayant de la « valeur ». La qualité des résultats des entreprises est un facteur de soutien pour le marché action. Les flux vont se réorienter. Nous rentrons dans une période riche en opportunité. Sans remettre en cause les tendances fondamentales, c'est le rythme de progression de certains marchés qui sera affecté, pas nécessairement leur sens. Ainsi les matières premières pourraient passer d'une progression de l'ordre de +30% l'an à +10% seulement. Les earnings per share se réduiront encore pour revenir vers les moyennes historiques. La correction que nous vivons témoigne par sa brutalité de cette inflexion sans remettre en cause, à nos yeux, le scénario central.
Le risque géopolitique, parce qu'il impacterait les flux, nous semble constituer le risque principal pour 2006.
L'environnement économique : Une croissance soutenue en 2006
Etats-Unis : le rythme de croissance de l'économie américaine devrait ralentir au second semestre:
- A court terme, les perspectives de croissance demeurent relativement positives (progression des revenus et de la consommation des ménages liée à une amélioration du marché du travail, investissement dynamique)
- Mais, à moyen terme, la consommation devrait ralentir car les effets de la policy mix disparaissent et les taux longs se tendent, les ménages américains ne disposent plus d'épargne et les effets richesse qui ont soutenu la consommation devraient progressivement s'estomper
Europe : une activité soutenue en 2006 mais des risques pour 2007
- Si l'année 2006 devrait s'avérer relativement bonne en terme de croissance (de l'ordre de 2%), les conditions nécessaires à une croissance pérenne ne sont pas réunies en l'absence d'amélioration sensible du marché de l'emploi
- Les risques d'un ralentissement sensible en 2007 existent en raison de politiques monétaire et budgétaire (hausse de la TVA de trois points en Allemagne) plus restrictives
En Asie : le cercle vertueux devrait perdurer au Japon
- Le cercle vertueux (amélioration du marché de l'emploi, hausse des revenus et de la consommation) semble perdurer
- A moyen terme, malgré des incertitudes liées aux politiques monétaire et budgétaire, l'économie japonaise devrait bénéficier de facteurs de soutien structurels (sortie de déflation, amélioration du système bancaire, amélioration temporaire de la structure démographique...)
- Les pays émergents de la zone Asie devraient enregistrer une croissance vigoureuse
L'environnement monétaire : Des incertitudes
Le cycle de désinflation dont le paroxysme fut atteint par la prise en compte d'un risque déflationniste en 2003 est probablement achevé
Deux visions s'opposent dorénavant sur les perspectives d'inflation
:
- l'une considère que le risque d'une inflation relativement soutenue existe : elle serait générée par la poursuite de la hausse des prix des matières premières qui se propagerait à l'ensemble de l'économie (les entreprises retrouveraient du pricing power, des effets de second tour se matérialiseraien...)
- l'autre considère que l'inflation devrait évoluer à un rythme, certes plus élevé que ces dernières années, mais raisonnable
Le risque d'une forte remontée de l'inflation semble relativement faible car
:
- la flexibilité des entreprises et leur recherche permanente de gains de productivité leur permettent d'absorber la hausse des coûts des matières premières
- dans l'ensemble, les entreprises ne disposent pas de pricing power en raison de la concurrence mondiale (des différences sectorielles peuvent être observées)
- les risques d'effets de second tour (hausse des salaires) semblent nuls, au moins en Europe, en raison de marchés de l'emploi déprimés (e.g. Allemagne, taux de chômage de 11,3%). Aux Etats-Unis, des pressions salariales existent dans certains métiers, mais le niveau actuel du taux de participation et les perspectives d'un ralentissement de la croissance ne plaident par pour un dérapage de l'inflation
L'environnement des marchés
Le mouvement de correction des marchés actions mondiaux s'explique par
:
- les incertitudes sur les politiques monétaires des banques centrales (le niveau de fin de resserrement de la Fed, le rythme de hausse de la BCE, les perspectives de fin de la politique de taux zéro de la BOJ) amplifiées par des chiffres d'inflation plus élevés qu'attendus, par l'opposition de deux scenarii quant à son évolution, et par le remplacement de Greenspan par Bernanke
- le ralentissement de la croissance de la liquidité mondiale
- les incertitudes sur le rythme et l'ampleur du ralentissement américain
Une réévaluation du risque a probablement été opérée par les intervenants (davantage de discrimination sur les marchés émergents, prises de profit sur les actifs les moins liquides...)
La volatilité sur les marchés pourrait se prolonger tant que les interrogations liées aux perspectives d'inflation, aux politiques monétaires des banques centrales et au cycle américain perdurent
La forte croissance économique mondiale attendue en 2006 et les résultats des entreprises constituent des facteurs de soutien aux marchés actions
Notre politique de gestion
Les fonds obligataires restent sous-sensibles sur les taux et sous-exposés au crédit le cas échéant
Les taux d'investissement des fonds sur les actions sont inchangés
:
- de l'ordre de 90% en moyenne sur les fonds d'opportunités (Europe, Japon, Chine)
- 60% pour USA Opportunités, 6,7% pour Gestion Opportunités
- 40% pour Placement Optimum.
Nous sommes toujours fortement exposés sur les secteurs cycliques qui ont particulièrement corrigé récemment
:
- Matières premières, industrielles, valeurs de rendement...
- Nous suivons de près cette exposition qui pourrait évoluer si la baisse se poursuit.
Le stock-picking est de mise Le marché obligataire pourrait redevenir attrayant Les prix des matières premières sont à surveiller de près
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