La France peut-elle envisager une accélération de sa croissance ?

15/05/2007 - 16:08 - Option Finance

(AOF) - La croissance molle est -elle une fatalité en France ? Avec un produit intérieur brut en hausse de 0,5% au premier trimestre et une croissance ressortant à 1,1% à la fin de la période, les espoirs alimentés par les discours politiques et les hypothèses d'un état de grâce semblent s'amenuiser. Le chiffre publié ce matin est décevant, inférieur aux attentes de la Banque de France qui tablait, elle, sur une croissance de 0,8% au premier trimestre. Certes, on peut trouver des points positifs à la publication de l'Insee, à l'instar de l'analyste Nicolas Bouzou, interrogé par Reuters. D'après lui, la variation des stocks, qui ampute la croissance de 0,3 point, connoterait un facteur de rebond de la croissance. A cela s'ajoute l'accélération des exportations (+1,5%), tirées vers le haut par le dynamisme des principaux partenaires commerciaux du pays. Enfin, la stabilisation des investissements des ménages fait disparaître les craintes d'un éclatement de la bulle immobilière, selon certains économistes. Mais il n'y a pas de quoi se réjouir car, même chez les plus optimistes, on concède que cette performance est sans éclat. Selon l'économiste Marc Touati, les handicaps intrinsèques à la France sont nombreux. Tout d'abord, la tendance au ralentissement des investissements des ménages, observée depuis deux trimestre dans le logement semblerait se poursuivre sans que la tendance ne parvienne à s'inverser. D'après Marc Touati, la consommation des ménages "devrait commencer à faire les frais de ses excès passés" : la hausse de la consommation totale n'atteint que 0,3%, en légère accélération, malgré l'illusion donnée par la forte hausse de consommation des produits manufacturés. Un autre élément négatif vient s'ajouter au tableau : l'appréciation de l'euro qui pourrait enlever 0,5 point à la croissance française. Les économistes, pour la plupart déçus, s'en remettent au nouveau Président de la République : l'exonération de charge sur les heures supplémentaires, les allègements fiscaux et une nouvelle approche politique de la BCE, cible des attaques de Nicolas Sarkozy, viendront-ils à bout de ce mal français ?