EADS : que s'est-il dit lors du conseil du 7 mars 2006 ? (correction)

29/05/2007 - 07:45 - Boursier.com

'La Tribune' fait le point...

Dans la dépêche précédente, bien lire dans le second paragraphe "à la juge Xavière Simeoni" et non "au juge Xavier Simeoni" comme indiqué par erreur. Une version corrigée suit : Le quotidien financier 'La Tribune' consacre ce matin un vaste dossier à EADS, après avoir obtenu des informations sur le timing des événements qui abouti à l'annonce officielle du retard de l'A380 au premier semestre 2006. Le journal a notamment appris que le 6 mars 2006, "un nouveau plan interne de production, un document réactualisé tous les quatre mois, est édité". Or celui-ci prévoit la livraison de 24 avions pour 2007 au lieu des 29 initialement prévu, même si la direction soutient que les retards sur les câblages sont compatibles avec le plan de livraison. Le 7 mars, un conseil d'administration se tient à Amsterdam. Officiellement, le cas A380 n'est pas abordé, en tout cas rien ne figure dans les procès-verbaux de la réunion. Pourtant selon Galli Douani, "dirigeant au passé sulfureux d'une entreprise de tourisme" en conflit avec Airbus, "Ils en ont parlé". Celui-ci en veut pour preuve l'enregistrement d'une conversation téléphonique qu'il a eue avec le directeur technique d'Airbus Alain Garcia, qui assistait à la réunion. Ce dernier évoque des "graves problèmes industriels d'Airbus" et des retards "conséquents". L'enregistrement a été remis à la juge Xavière Simeoni. 'La Tribune' précise qu'EADS a démenti qu'Alain Garcia ait pu tenir ces propos. L'intéressé se souvient de cette conversation, mais pas de son contenu. Notons que c'est sur le fondement des supposées déclarations du directeur technique d'Airbus lors de ce conseil que certaines plaintes ont été déposées en France et en Allemagne. Quoi qu'il en soit, "dès le 7 mars au soir, à l'issue du conseil, Noël Forgeard fait signer par Hans-Peter Ring, directeur financier d'EADS, l'autorisation de vendre ses stock-options", écrit le quotidien financier, qui précise que tous les responsables d'EADS vendent sauf Gustav Humbert, qui a tout vendu dès novembre et Thomas Enders, dissuadé par son directeur financier. 85% des 800 plus hauts dirigeants du groupe vendent ainsi leurs titres. Le 20 mars suivant, les deux actionnaires principaux du groupe, Lagardere et DaimlerChrysler, annoncent qu'ils cèdent 7,5% du capital chacun. BAE Systems, qui détient 20% d'Airbus, engage également le processus de cession de sa part. Le 15 avril, poursuit 'La Tribune', un nouveau conseil est réuni : il est annoncé que les livraisons d'A380 pour 2007 ne seront plus de 24 mais de 17 appareils. Mais là encore, pas d'alerte officielle. Les parties avancent que c'est l'audit destiné à valoriser la participation de BAE Systems qui a permis de mettre en lumière les dysfonctionnements. Il fait attendre jusqu'au 13 juin pour qu'une annonce officielle soit faite par EADS, dont le cours plonge en bourse même si le communiqué diffusé est édulcoré et que la réalité s'avèrera par la suite beaucoup plus grave. Le 3 octobre, Airbus avoue qu'il ne sera en mesure de ne livrer qu'un seul appareil cette année, à Singapore Airlines. Reste que prouver un délit d'initiés, même à grande échelle, est un exercice long et compliqué. L'AMF a ouvert rapidement une enquête sur ce point dès le printemps 2006. Cependant, l'information financière d'EADS n'a dans un premier temps pas été ciblée, alors qu'elle laissait manifestement à désirer. Selon les informations de 'La Tribune', le gendarme de la bourse aurait ouvert une seconde enquête à ce propos, ce qui devrait faciliter la procédure car ce type d'investigation est plus ouvert que la recherche de délits d'initiés. Les conséquences en sont cependant différentes.



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