C'est l'un des plus anciens patrons du CAC40 qui tire aujourd'hui sa révérence. Jean-Louis Beffa, PDG de Saint-Gobain depuis sa privatisation en 1986, cèdera aujourd'hui sa place à son dauphin désigné, Pierre-André de Chalendar (l'actuel directeur général délégué), à l'occasion de l'Assemblée Générale.
Jean-Louis Beffa conservera la présidence non exécutive du groupe de matériaux de construction, mais il promet de prendre du recul : "je n'assisterai plus dorénavant à aucune réunion interne ", jure-t-il dans un entretien publié ce matin par 'Les Echos'. Il estime laisser à son successeur "un groupe à la stratégie claire, au portefeuille d'activités bien équilibré, implanté dans 55 pays et disposant de nombreuses opportunités".
Sous l'impulsion de Jean-Louis Beffa, Saint-Gobain s'est progressivemnt concentré sur les métiers à plus forte valeur ajoutée : matériaux à haute performances (notamment avec le rachat de l'américain Norton en 1990) et produits et services à l'habitat (rachat de Poliet en 1996, et du britannique BPB en 2005 à l'issue d'une longue bataille boursière).
Pour l'avenir, le PDG sortant estime que le groupe devra relever deux grands défis : "d'abord, assurer une croissance rentable dans les pays émergents. Ensuite, renforcer notre potentiel d'innovation. Cela passe en particulier par des joint-ventures technologiques avec des PME innovantes de l'habitat, notamment aux Etats-Unis".
Les analystes s'attendent à ce que Pierre-André de Chalendar, entré chez Saint-Gobain en 1989, poursuive et approfondisse la stratégie actuelle de recentrage sur le bâtiment et l'habitat. Dans cette optique, il devrait notamment mener à bien la cession du pôle conditionnement (3,5 MdsE de chiffre d'affaires) dans le sillage de celle, déjà réalisée, de la filiale de flaconnage Desjonquères.
Rappelons que Pierre-André de Chalendar n'était pas le 'premier choix' de Jean-Louis Beffa pour lui succéder... C'est l'actuel président de PSA Peugeot Citroën, Christian Streiff, qui avait été désigné initialement, mais ce dernier avait quitté le groupe en mai 2005 sur fond de désaccord, prenant d'abord les rênes d'Airbus (dont il a élaboré le plan "Power 8"), puis celles de PSA.
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