Le co-président allemand d'EADS, Tom Enders, va-t-il déclencher une nouvelle polémique franco-allemande ? Il a déclaré hier au 'Financial Times' que le conseil d'EADS étudiait la vente de la participation de 46% que détient EADS dans le capital de Dassault Aviation. Sur le papier, une telle opération permettrait de financer les programmes du groupe d'aéronautique et de défense, cette participation étant actuellement valorisée 3,5 MdsE en Bourse. Mais dans les faits, elle pose des problèmes politico-industriels...
Le 'Financial Times' précise d'ailleurs que les actionnaires allemands (DaimlerChrysler) et français (l'Etat et Lagardère) d'EADS sont en désaccord sur l'avenir de Dassault Aviation. Tom Enders ajoute que "les discussions viennent juste de commencer. La question est de savoir quelles perspectives nous voyons, ou nous voulons voir" pour la consolidation du secteur de l'aviation militaire. D'une manière générale, le dirigeant estime que la priorité est de faire d'Airbus "une compagnie plus normale, avec un actionnariat mieux réparti et une gouvernance d'entreprise plus normale. Un directeur général et un président du conseil", au lieu de la structure bicéphale franco-allemande actuelle.
En tout cas, la rencontre prévue en juillet à Toulouse entre Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel s'annonce complexe. Le nouveau président français, pour qui le dossier EADS est une urgence, est favorable à une remise à plat du pacte d'actionnaires d'EADS et à la participation de l'Etat français (qui détient 15% d'EADS) en cas de recapitalisation du groupe.
L'Allemagne de son côté est soucieuse de conserver son influence actuelle sur la stratégie du groupe européen. Mais DaimlerChrysler (15% du capital et 22% des droits de vote) ne souhaite pas réinvestir dans EADS, pas plus d'ailleurs que le français Lagardère (7,5%). Toutes les options restent donc ouvertes...
De son côté, la direction de Dassault Aviation a confié dernièrement à Boursier.com que "si la participation de EADS était à vendre dans des conditions financières intéressantes, nous étudierions la question".
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