(AOF) - C'est à nouveau l'effervescence au sein du secteur européen des opérateurs boursiers. L'allemand Deutsche Boerse a présenté en début d'après-midi les détails de sa proposition de rapprochement avec Euronext. Selon l'opérateur de la bourse de Francfort, une fusion des deux groupes constitue la meilleure option possible pour les clients, les actionnaires, les salariés et les centres financiers impliqués. Mais Deutsche Boerse ne semble pas avoir fait beaucoup de compromis... Vers 16h00, les titres Deutsche Boerse gagnent 5,33% à 113,23 euros, et les titres Euronext 5,16% à 74,45 euros. Deutsche Boerse articule son projet de fusion avec Euronext autour de quatre principes : - La création d'une nouvelle holding basée aux Pays-Bas et dotée d'une nouvelle marque; - La mise en place d'un modèle économique qui capitaliserait sur les forces de chacun des deux groupes tout en respectant les cadres réglementaires nationaux; - L'adoption d'une structure fédérale, le siége étant établi à Francfort (alors qu'Euronext préférerait une localisation "neutre"), les activités de trading cash sur actions à Paris, les activités dérivés à Francfort et à Londres et Clearstream à Luxembourg; - Et enfin, un mode de gouvernance équilibré avec un Conseil de surveillance composé de 8 membres nommés par Euronext et 8 membres nommés par Deutsche Boerse. Le président serait choisi par Deutsche Boerse et le vice-président par Euronext. Le projet de la bourse allemande ne contient aucun élément chiffré, c'est-à-dire aucun prix. Si Euronext n'est pas d'accord avec Deutsche Boerse sur la localisation du nouveau siège, il conteste aussi le mode de fonctionnement que souhaite mettre en place l'allemand. Comme l'explique le président d'Associés en Finance, Bertrand Jacquillat, dans "La Vie Financière", Deutsche Boerse fonctionne de façon intégrée (à l'occasion d'une vente et ou d'un achat de titres, l'utilisateur a aussi recours aux services de Deutsche Boerse pour les activités de compensation et de règlement-livraison), alors qu'Euronext présente un modèle d'exploitation horizontal (les activités de compensation et de règlement-livraison sont réalisées par des sociétés distinctes dans lesquelles Euronext a une participation). Selon Bertrand Jacquillat, une alliance d'Euronext avec le New York Stock Exchange aurait plus de sens... L'opérateur américain apporterait son savoir-faire dans l'introduction en bourse des sociétés des pays émergents et une activité en forte croissance. D'ailleurs, selon " Les Echos ", les discussions en vue d'un rapprochement entre Euronext et le New York Stock Exchange seraient très près d'aboutir. Euronext réunit une assemblée générale le 23 mai, l'occasion de faire le point devant ses actionnaires. (V.G.)