SCHNEIDER ELECTRIC se réjouit de la décision de la justice européenne

12/07/2007 - 08:42 - Option Finance

(AOF) - Schneider Electric a pris acte, avec satisfaction, du jugement du Tribunal de Première Instance de la Cour Européenne de Justice, le 11 juillet 2007, qui reconnaît "l'illégalité de l'interdiction de sa fusion avec Legrand", le "préjudice subi" de ce fait et, par conséquent, la nécessité d'une indemnisation de Schneider Electric. En effet, le Tribunal souligne que "la méconnaissance grave et manifeste par la Commission Européenne des droits de la défense de Schneider Electric constitue une violation suffisamment caractérisée du droit communautaire pour ouvrir un tel droit" à indemnisation. Le Tribunal a condamné la Commission à indemniser Schneider Electric à hauteur des 2/3 du préjudice subi, tel qu'il sera fixé par les experts qui doivent encore être désignés par le Tribunal. L'affaire remonte à 2001 lorsque, en janvier, Schneider Electric et Legrand annoncent leur intention de fusionner en vue de créer un leader des équipements électriques. A l'issue d'une offre publique d'échange réalisée au cours de l'été, Schneider Electric détient 98,7% des titres de Legrand. Mais le 10 octobre, la Commission européenne bloque l'opération qu'elle juge incompatible avec le marché commun. D'après Bruxelles, la fusion créerait une position dominante ayant pour effet d'entraver de façon significative une concurrence effective sur plusieurs marchés sectoriels nationaux. Le veto de Bruxelles oblige les deux groupes à dénouer leurs liens. Schneider revend Legrand aux fonds d'investissement Wendel Investissement et Kohlberg Kravis and Roberts pour 3,6 milliards d'euros, soit 1,8 milliard d'euros de moins que les 5,4 milliards versés à l'été 2001 pour le rachat. Le 22 octobre 2002, la justice européenne critique vivement la décision de la Commission européenne et annule l'interdiction. Schneider a déjà revendu Legrand mais dépose un recours auprès du Tribunal de première instance des Communautés européennes pour obtenir réparation du préjudice subi. L'équipementier a obtenu hier gain de cause et pourrait ouvrir à la voie à de nouvelles indemnisations. Le voyagiste britannique MyTravel réclame lui aussi un dédommagement après sa fusion ratée avec First Choice. Bruxelles avait interdit l'opération avant que la justice n'invalide cette décision. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Issu du rachat des fonderies du Creusot par la famille Schneider, au XIXe siècle, Schneider Electric est l'un des plus anciens fleurons industriels français. De nos jours, le groupe s'est spécialisé dans la production et la vente d'équipements pour la distribution électrique moyenne et basse tension et les automatismes industriels (contrôle industriel, automates et éléments de motion). Présent dans 130 pays, Schneider Electric emploie plus de 84000 personnes. Annoncée début janvier 2006, la succession de Schneider Electric sera effective en mai. Le PDG sortant, Henri Lachmann, cède les rênes à Jean-Pascal Tricoire, et met en place une structure duale avec conseil de surveillance et directoire.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Schneider Electric s'appuie sur ses relations étroites avec les distributeurs, les équipementiers et ses grands clients pour proposer une gamme large et intégrée, et développer des solutions de pointe, adaptées aux standards locaux. - Fort d'une situation financière saine, le groupe dispose en outre d'une très bonne capacité à maintenir ses marges même en période difficile et à dégager régulièrement du cash. - La cyclicité des résultats est atténuée par la diversité de l'offre du groupe. - Le programme NEW2 vise à faire progresser la marge d'exploitation en réduisant les coûts logistiques et informatiques et en rapprochant les zones de production des zones de croissance. - Schneider jouit de l'une des meilleures expositions du secteur aux marchés émergents (Chine, Asie, Europe de l'Est).

Les points faibles de la valeur

- La baisse du dollar face à l'euro et la hausse des prix des matières premières est pénalisante. - Certains analystes craignent que Schneider ne se lance dans des acquisitions coûteuses. D'ailleurs, le groupe a annoncé en octobre 2006 le rachat de l'américain APC pour 6,1 milliards de dollars, un montant jugé élevé par la communauté financière. Schneider se fixe toutefois un objectif de retour sur capitaux engagés de 3 ans pour chacune de ses acquisitions. - Une baisse du cours de l'action pourrait fragiliser le groupe face à une tentative d'OPA à bon compte sur son capital.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les principaux marchés de Schneider Electric sont l'Amérique du Nord et l'Europe. La conjoncture économique de ces régions influence donc l'évolution du titre. - On s'intéressera également aux tendances à long terme de l'industrie et les investissements de production d'électricité. Le potentiel de l'automatisation, dans l'industrie comme à la maison (domotique), semble prometteur. - La question d'une éventuelle diversification du groupe se pose dans la mesure où sur son métier actuel, Schneider Electric ne peut guère effectuer de grands achats pour des raisons de concurrence.