LAFARGE cède 120 millions d'euros d'actifs en Afrique du Sud

21/07/2006 - 10:14 - Option Finance

(AOF) - Lafarge a annoncé la cession de 120 millions d'euros d'actifs en Afrique du Sud dans le cadre d'une opération de Broad-Based Black Economic Empowerment ("Emancipation économique des populations noires"). Le géant des matériaux de construction souligne que le but est "de transformer le pays, de redresser les inégalités raciales et d'élargir le développement économique du pays". Concrètement, le groupe va céder 26% de ses activités d'extraction (carrières de granulats, de calcaire et de gypse) et 10% de ses activités industrielles (ciment, béton prêt à l'emploi et plâtre) en Afrique du Sud. La direction précise que cette participation est répartie entre un consortium qui en détiendra 75% et les collaborateurs sud-africains historiquement défavorisés, réunis au sein d'un groupement d'actionnariat salarié (Employee Share Ownership Trust, ESOT), qui en détiendront 25%. Le consortium est conduit par deux partenaires (Peotona Group Holdings et Motjoli Resources) avec 40% des parts. Un groupement dédié à des missions d'éducation et les communautés locales entourant les carrières de Lafarge détiendront respectivement 53% et 7% des parts du consortium. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses quatre branches : ciment, granulats et béton, toiture et plâtre. Il est ainsi le numéro un mondial dans le ciment (principale activité du groupe, avec près de la moitié du chiffre d'affaires total) et dans la toiture, numéro deux mondial dans les granulats et béton et enfin numéro trois mondial dans le plâtre. Le groupe emploie 75000 personnes réparties dans 75 pays.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses quatre branches : ciment, granulats et béton, toiture et plâtre. Le groupe bénéficie également de sa présence géographique sur tous les continents, ce qui lui permet de lisser les à-coups conjoncturels. - Compte tenu de ses fortes positions, Lafarge peut tenter de répercuter auprès de ses clients ses hausses de coûts. - Le groupe peut se prévaloir d'une trésorerie solide lui permettant d'envisager des acquisitions de petite et moyenne taille. - Début 2006, la montée au capital à hauteur de 8,2 % d'Albert Frère (GBL), un actionnaire réputé exigeant, a été bien accueillie par le marché. - Le dossier Lafarge présente un aspect spéculatif en raison de l'émiettement du capital du groupe dans une optique de consolidation du secteur.

Les points faibles de la valeur

- La hausse du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30 % des coûts de production du ciment, pèse sur la rentabilité du groupe. - L'amélioration de la rentabilité de Blue Circle (racheté en 2001) est plus longue que prévu. L'impact positif de cette acquisition est cependant attendu en 2006. - La branche toiture a vu sa marge d'exploitation se détériorer fortement en 2005. L'objectif d'amélioration de l'EBE de cette branche à 350 millions d'euros en 2008, contre 222 millions en 2005, apparaît difficile à atteindre à certains analystes qui verraient d'un bon œil une cession. - Des difficultés à atteindre l'objectif de désendettement dans les délais voulus à la suite du rachat des minoritaires de LNA pourraient donner lieu à une révision des notes de crédit de Lafarge. - Le dossier d'une prise de contrôle du groupe portugais Cimpor, dont Lafarge détient 12,6 % du capital, est toujours en suspens.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat. - Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30 % des coûts de production du ciment. - L'appréciation de l'euro face au dollar est pénalisante même si les recettes en dollars sont adossées à des coûts en dollars. - Lafarge pourrait un jour manifester le désir de prendre le contrôle du portugais Cimpor dont il détient 12,6 %. Le groupe a d'ailleurs lancé début février 2006 une offre de rachat des minoritaires (47 %) de sa filiale américaine Lafarge North America.