(AOF) - Dell (+0,63% à 24,1 dollars) a déclenché une mini-révolution dans le secteur informatique en annonçant la fin de sa relation monogame avec Intel (-3,11% à 18,07 dollars), qui devra faire de la place à AMD (+9,38% à 34,3 dollars). Pour l'instant limité aux serveurs haut de gamme, cette alliance pourrait progressivement être étendue à l'ensemble des produits du groupe. Cette annonce est jugée positive pour Dell et son nouveau fournisseur AMD, mais constitue un coup dur pour Intel. Dans le cadre de la publication de ses résultats du premier trimestre, Dell a annoncé qu'il allait équiper, pour la fin de l'année, des serveurs à processeurs multiples avec des puces AMD, mettant ainsi fin à sa relation exclusive avec Intel. Selon le bureau d'études AG Edwards, Dell va ainsi combler une faiblesse dans sa ligne de produits. Banc of America applaudit également cette décision et estime qu'elle pourrait permettre à Dell d'accélérer la croissance de ses ventes de 50 points de base, voire de 90 points de base si la coopération était étendue aux PC. Mais c'est AMD qui ressort comme le principal gagnant du virage stratégique de Dell. Pour Prudential Equity Group, le marché des microprocesseurs se trouve à un point d'inflexion, à partir duquel Intel passerait d'une part de marché de 90% à 60%. Dans ce contexte, AMD aurait la capacité d'afficher un bénéfice par action de 3/5 dollars, à comparer avec une prévision de l'analyste de 1,95 dollar pour 2006. Dans un premier temps, l'accord AMD/Dell se traduirait par 40/50 millions de dollars de ventes et par 0,03/0,04 dollarr de bénéfice par action supplémentaires par an. Déjà largement dévoilés lors du profit warning émis début mai, les résultats de Dell n'ont pas surpris. Le groupe a affiché un bénéfice net par action de 0,33 dollar, en baisse de 11%, sur la base d'un chiffre d'affaires en hausse de 6% à 14,22 milliards de dollars. La dernière nouveauté dévoilée par Dell lors de cette présentation a été l'abandon de prévisions trimestrielles détaillées. Le groupe a cependant précisé que les résultats du deuxième trimestre devraient être similaires à ceux du premier. (C.J.)