Les échanges acerbes se poursuivent entre les stations de radio françaises NRJ (NRJ Group) et Fun Radio (RTL Group, une division de Bertelsmann). Il y a quelques jours, NRJ, réclamant au passage une audience à la présidence de la République française, a protesté face à la discrimination dont elle s'estime l'objet, notamment à propos de l'attribution de nouvelles fréquences dans cinq régions dans le cadre du plan FM 2006. Cette dernière renforcerait la couverture de Fun Radio : "le groupe NRJ est choqué de voir les autorités publiques françaises encourager la stratégie de conquête d'un groupe qui bénéficie dans son pays d'origine d'un protectionnisme outrancier, qui a conduit, depuis des années, à bloquer totalement le développement de NRJ Group en Allemagne", précisait le communiqué en date du 19 juillet.
Ce à quoi Fun Radio n'a pas manqué de répliquer, mercredi dernier, dans une lettre ouverture adressée à Marc Pallain. "D'une part, les allégations relatives à l'augmentation de la couverture de diffusion pour expliquer les récents succès d'audience de Fun Radio sont grossièrement trompeuses. Naturellement, Fun Radio, qui a gagné en audience plus de 700.000 auditeurs en un an, n'a bénéficié d'aucun traitement de faveur systématique pour améliorer sa couverture. Au contraire, le plan FM 2006 a permis à ce stade de dégager largement plus d'auditeurs potentiels pour les stations NRJ Group que pour les stations de notre groupe. Et que dire de la seule NRJ, à laquelle le plan FM 2006 a d'ores et déjà accordé 16 fréquences supplémentaires, alors même que cette station bénéficie déjà, avec plus de 270 fréquences, d'une couverture de diffusion bien supérieure à tous les réseaux musicaux concurrents", a affirmé Jérôme Fouqueray.
Le DG de Fun Fun Radio a ajouté, au sujet de la demande d'audience auprès du président de la République formulée par NRJ : "Devons-nous comprendre, au moment où la construction européenne est plus que jamais d'actualité, qu'il ne ferait pas bon être la filiale française d'un groupe 100 % européen, cette société de droit français étant comme vous le savez un partenaire reconnu de l'industrie musicale française et un acteur dynamique pour le développement du média radio en France, respectueux des lois et règlements en vigueur" ?
Ce vendredi 27, NRJ Group revient à la charge avec une nouvelle lettre ouverture en forme de "plaidoyer pour la réciprocité dans l'Europe audiovisuelle".
"Au moment où la construction européenne est plus que jamais d'actualité (citant Fun Radio), comme le soulignent dans leur lettre ouverte les Dirigeants de Fun Radio, nous souhaiterions que notre Groupe, qui est également 100% européen :
- puisse disposer de près de 500 fréquences FM en Allemagne, à l'image du patrimoine de fréquences offertes au Groupe Bertelsmann en France ;
o au lieu de cela, nous exploitons 15 fréquences que nous avons acquises en 15 ans par rachat de sociétés ;
- nous souhaiterions que les autorités de régulation de l'audiovisuel allemand nous permettent de couvrir une population plus importante que nos principaux concurrents, pour nous aider à rattraper leur avance, à l'image de la générosité du CSA, qui vient à l'occasion des cinq derniers appels de FM2006, d'offrir à FUN Radio des fréquences qui couvrent 500.000 auditeurs potentiels de plus que celles accordées à NRJ ;
o au lieu de cela, les instances de régulation allemandes, en 15 ans, ne nous ont jamais attribué une seule fréquence dans le cadre d'un appel à candidature normal ;
- nous aurions souhaité pouvoir fêter notre développement en Allemagne, qui aurait été le pendant normal du développement de Bertelsmann en France ;
o au lieu de cela, les Dirigeants des filiales du Groupe Bertelsmann en France déclarent dans la presse vouloir attaquer NRJ "au coeur" ou "aux chevilles", pendant que leur maison mère est confortablement protégée derrière un protectionnisme radical outre Rhin, sur son marché naturel".
NRJ Group juge cette distorsion de concurrence "insupportable au sein de l'Union européenne", constituant "un problème politique majeur, que nous continuerons à dénoncer, pour qu'il soit réparé".
"Nous sommes des Européens convaincus, mais pas des Européens naïfs !", maintient NRJ.
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