Economie : les marchés financiers souffrent, pas l'économie globale

07/08/2007 - 13:25 - Boursier.com

Mellon Financial Corporation fait le point...

Economiste en chef de Mellon Financial Corporation, Richard B. Hoey expose aujourd'hui son analyse concernant l'état général de l'économie. Selon lui, alors que les marchés sont entrés brutalement dans une phase de correction depuis mi-juillet, les perspectives économiques mondiales n'ont guère évolué : la dynamique de croissance reste en effet intacte et la productivité ne cesse de s'améliorer. Cependant, le cycle du crédit a évolué. L'analyste note un retour à la normal des 'spreads' de risque, dans la direction d'une valorisation rationnelle du risque. D'après l'économiste, ce retour à la normale s'est accompagné d'une dévalorisation substantielle des garanties sous-jacentes sur le marché des prêts hypothécaires à risque (subprimes), dans un contexte plus vaste de récession de l'immobilier. L'économiste essaie de comprendre pourquoi l'immobilier américain connaît un ralentissement au niveau national dans un contexte de croissance mondiale soutenue. De son point de vue, la crise résulte plus des prix de l'immobilier exorbitant que des taux d'intérêts trop élevés. Cela explique pourquoi le reste de l'économie n'a pas vraiment souffert de taux d'intérêts supérieurs à la moyenne. Le spécialiste précise que des conditions de financement d'emprunt moins favorables peuvent affecter le taux de rendement des LBO et le niveau des prix des OPA. D'après lui, cela ne représente pas pour autant un symptôme de détérioration des perspectives économiques. Du point de vue de Richard Hoey, la crise immobilière devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année, tandis que l'année 2008 devrait marquer une stabilisation à un niveau bas. L'impact économique de cette crise devrait toutefois rester de faible importance : "l'offre de crédit devrait rester confortable par rapport au niveau modéré de la demande actuelle de financement de l'activité économique", note l'analyste. Ayant exprimé ses craintes concernant l'inflation, la Fed ne peut pas soulager le secteur immobilier. La Fed devrait également rester attentive aux dernières révisions à la baisse de la croissance du PIB américain. De son côté, Mellon Financial Corporation prévoit un ralentissement de l'inflation dû à la faiblesse de la demande finale intérieure aux Etats-Unis. Les craintes de la Fed devraient s'amenuiser progressivement. Le bureau d'étude ne pense pas que la Fed interviendra, sauf si les tensions viennent à menacer la croissance économique. D'après l'économiste, les taux fédéraux devraient se maintenir à leur niveau de 5,25% pour les mois à venir, tandis que les rendements des obligations d'Etat devraient rester stables. Sur les marchés actions, l'économiste attend une présence plus importante des entreprises de qualité (croissance organique soutenue, franchises internationales...). Enfin, la forte volatilité constatée dernièrement devrait inciter une diversification des réserves internationales excédentaires sur les titres de qualité au cours des années à venir.



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