Crise du "subprime", les interrogations fusent

16/08/2007 - 16:38 - Option Finance

(AOF) - Face au vent de panique qui tire vers le bas les indices mondiaux depuis quinze jours, les analystes, mais également les responsables politiques, commencent à s'interroger sur les causes de la crise dont le nom résonne: le "subprime". Premières visées, les banques qui auraient sous-estimé leur exposition au risque. Au-delà, les opérations de titrisation de crédits sont également pointées de doigt, tout comme les agences de notation, accusées d'avoir réagi trop tard à l'apparition des risques. Dans une lettre à Angela Merkel, Nicolas Sarkozy a proposé aux pays du G7 de renforcer la "transparence" du fonctionnement des marchés. Le chef de l'Etat résume les interactions entre les différents acteurs qui ont mené à la crise actuelle. Les allusions des analystes au rôle de la titrisation des crédits par le biais des CDOs (Colateral Debt Obigation) sont nombreuses. Les opérations de titrisation tous azimuts qui ont eu lieu ces dernières années ont propagé le risque dans divers secteurs. Nicolas Sarkozy y insiste dans sa lettre: "Ainsi, nous constatons que les opérations de titrisation qui se sont développées de façon très dynamique au cours des dernières années ont certes contribué à financer le développement de nos économies, mais ont, dans le même temps, transféré des risques bancaires sur de très nombreux acteurs économiques." Autre acteur en cause: les agences de notation. Déjà, le "Financial Times" affirmait que la Commission européenne enquêtait sur les agences de notation financière dont la crise du "subprime" prouve les limites. La méthodologie de notation des agences serait donc passée au crible, n'ayant pas reflété, selon certains, les risques réels des prêts hypothécaires à risque. Un élément que Nicolas Sarkozy pointe également du doigt: "De même, nous devons nous interroger sur le rôle exact que doivent jouer les agences de notation dans la cartographie des risques." Néanmoins, le chef de l'Etat s'est voulu rassurant: "Je suis convaincu que ces mouvements de marché ne sauraient affecter durablement la croissance de nos économies, qui est robuste. Pour autant, et tout en restant extrêmement attentifs aux évolutions de la situation, il me paraît de notre responsabilité de chefs d'Etat et de gouvernement de tirer dès à présent les conséquences et les enseignements des évènements qui affectent les marchés". (A.C-F)