(AOF) - BNP Paribas gagne 2,07% à 76,60 euros, signant l'une des plus fortes hausses du CAC 40, après la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Au deuxième trimestre 2006, le groupe bancaire a dégagé un résultat brut d'exploitation en hausse de 50% à 2,957 milliards d'euros alors que les analystes n'attendaient que 2,78 milliards d'euros, selon un consensus Reuters. Les performances ont été portées par le dynamisme des activités de banque de détail et de gestion d'actifs. L'intégration de la banque italienne BNL a également contribué aux résultats. Le pôle banque de détail s'est distingué parmi les moteurs de croissance avec une progression de 24,7% de son résultat brut d'exploitation. Cette performance s'explique notamment par des revenus en hausse de 11,5%, une bonne maîtrise des frais de gestion et un coût du risque en baisse de 26,2%. Le pôle gestion d'actifs et services a également participé à l'augmentation des résultats du groupe grâce à une progression de 18% du total des actifs gérés. Comme prévu, la banque de financement et d'investissement a connu un ralentissement de ses performances par rapport à un premier trimestre exceptionnel. Le résultat brut d'exploitation est ressorti à 759 millions d'euros, contre 1,038 milliard au trimestre précédent. La banque italienne BNL a contribué à hauteur de 287 millions d'euros au résultat brut d'exploitation de BNP Paribas. Le groupe bancaire a confirmé que les coûts de restructuration se monteraient à 450 millions d'euros pour des synergies de coûts attendues de 250 millions d'euros. Les synergies de revenus devraient atteindre plus de 150 millions d'euros selon la direction. Convaincu par la valeur, Credit Suisse a relevé, vendredi dernier son objectif de cours sur BNP Paribas à 94 euros contre 87 euros précédemment. L'analyste recommande de Surpondérer le titre en portefeuille en raison de la bonne tenue de ses activités de banque de détail et de gestion d'actifs. (AOF)
Présent dans plus de 85 pays, BNP Paribas compte 95 000 collaborateurs, dont 70 000 en Europe. Elle exerce son activité dans trois grands domaines : la banque de financement et d'investissement, la banque de détail qui est la première activité du groupe, et enfin la banque privée, la gestion d'actifs et les assurances. Début février 2006, BNP Paribas a annoncé son intention de racheter la sixième banque italienne, Banca Nazionale del Lavoro (BNL). Elle devrait en prendre le contrôle total d'ici à juin 2006 dans le cadre d'une offre amicale de près de 9 milliards d'euros. BNP Paribas sera ainsi au coude-à-coude avec l'espagnol Santander pour le titre de premier groupe de la zone euro.
Les points forts de la valeur
- BNP Paribas présente une allocation de fonds propres rélativement équilibrée et diversifiée. - Les pôles de banque de financement et d'investissement et la gestion d'actifs, qui représenteront - BNL compris - 41 % de l'activité, restent à une place tout à fait satisfaisante dans les revenus du groupe : leur croissance organique est beaucoup plus rapide que celle de la banque de détail. - Les services financiers et à la banque de détail à l'international sont devenus le principal moteur de croissance des revenus du groupe et le deuxième contributeur au résultat derrière la Banque de Financement et d'Investissement. - Le niveau des risques est toujours très bas et la direction n'attend pas de changement dans un proche avenir. - Le groupe procède à des acquisitions ciblées afin de développer sa plate-forme de banque de détail aux Etats-Unis. - BNP Paribas est le leader européen du crédit à la consommation, une activité très rentable. - Le groupe maîtrise bien ses coûts.
Les points faibles de la valeur
- La valeur peut souffrir de la dégradation de l'économie française qui augmente le risque de défaut de crédit de la part des entreprises à qui la banque prête de l'argent. Le groupe ne réalise toutefois plus que 20 % de ses bénéfices dans la banque de détail en France. - Certains analystes estiment que le titre a pu pâtir de craintes quant à l'utilisation des capitaux excédentaires du groupe, d'un niveau élevé, et d'interrogations quant à la croissance externe du groupe bancaire. Il semble toutefois que l'annonce du rachat de BNL ait été plutôt bien accueillie.
- BNP Paribas est une valeur financière. Elle est donc sensible à l'évolution des taux d'intérêts. Les décisions de la Réserve Fédérale américaine et de la Banque Centrale Européenne dans ce domaine sont à observer avec attention. Le titre est également sensible à l'évolution des Bourses mondiales, qui influe sur la branche banque privée et la gestion d'actifs, ainsi que sur celle de la division banque de financement et d'investissement du groupe, mais également sur les investissements en actions qu'il réalise. Enfin, au titre de son activité de banque de détail, BNP Paribas est sensible à la fois au niveau d'épargne et au niveau de consommation des ménages. Le niveau de ses provisions pour créances douteuses ou risque bancaire est aussi fortement surveillé par les investisseurs. - En 2006, la priorité ira à l'intégration de la banque italienne BNL. La politique d'acquisition sera " plus ciblée ".