EDF : progression des résultats semestriels

31/08/2007 - 09:06 - Option Finance

(AOF) - EDF a réalisé au premier semestre un résultat net part du groupe de 3,5 milliards d'euros. Il comporte 331 millions d'euros d'éléments non récurrents, à comparer à 1,225 milliard d'euros au 1er semestre 2006. Hors éléments non récurrents, le résultat net courant s'établit à 3,2 milliards d'euros, en croissance de 9,1%, soit 11,1% à périmètre constant. Le groupe a également annoncé une progression organique de l'EBITDA du groupe de 6,7%, principalement portée par les performances enregistrées en France, en Allemagne et en Italie. L'EBITDA a atteint 8,865 milliards d'euros. Le groupe a réalisé 68% de son EBITDA en France et 32% à l'international. Dans un contexte marqué par un climat particulièrement doux en Europe, le chiffre d'affaires du groupe s'élève à 30,3 milliards d'euros, en croissance organique de 2,2%. Pour Pierre Gadonneix, Président Directeur Général d'EDF : " Après 2006, les résultats du 1er semestre 2007 témoignent à nouveau de la solidité du modèle de développement du groupe, et s'inscrivent pleinement dans le cadre des objectifs financiers communiqués lors de l'introduction en Bourse sur la période 2006-2008. L'accord récemment signé avec l'électricien américain Constellation Energy Group est une nouvelle étape concrétisant l'ambition d'EDF pour participer au renouveau du nucléaire sur le principal marché énergétique dans le monde." Concernant ses perspectives, EDF a indiqué que le second semestre 2007 sera notamment marqué par la poursuite du programme Altitude, dont les objectifs devraient être dépassés de plus de 10% à fin 2007 et l'impact sur la production nucléaire du déploiement, sur les autres centrales concernées, du traitement des phénomènes affectant des générateurs de vapeur. Dans ce contexte, le groupe EDF a confirmé ses objectifs financiers pluriannuels annoncés lors de l'introduction en bourse. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Le groupe EDF est un énergéticien intégré, présent sur l'ensemble des métiers de l'électricité : production, transport, distribution, commercialisation, et négoce d'énergies. EDF peut se prévaloir du premier parc de production en Europe et du premier parc nucléaire au monde. L'électricien compte 40,2 millions de clients dans le monde (avec 36,7 millions de clients en Europe, dont plus de 28 millions en France). En France, EDF est le premier fournisseur d'électricité avec 488 TWh d'électricité commercialisés. EDF a également développé ces dernières années une gamme d'offres enrichie multi-énergies et multi-services, ainsi qu'une offre gaz aux entreprises. Hors de France, EDF est présent au travers de ses filiales dans 3 pays européens clés avec EDF Energy (filiale à 100%, 1er distributeur au Royaume-Uni), EnBW (filiale à 45%, 3ème énergéticien en Allemagne), et Edison (filiale à 51%, 2ème acteur de l'électricité en Italie). Le groupe est également présent en Amérique latine, notamment au Mexique et au Brésil, dans la zone Asie-Pacifique et plus particulièrement en Chine, au Moyen-Orient et en Afrique.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- EDF appartient au secteur des "utilities" (les sociétés d'eau, de gaz et d'électricité), des valeurs défensives achetées pour leur rendement quand les taux d'intérêt sont bas sur le marché obligataire. - L'électricien développe progressivement des interconnexions et des convergences de marché en plus de sa forte présence sur les principaux marchés européens. - EDF se diversifie peu à peu dans le gaz.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- EDF bénéficie d'une croissance liée à la forte dynamique du secteur de l'énergie, et en particulier à l'augmentation de la consommation d'électricité. - EDF s'est engagé à réaliser à l'horizon 2010, 40 milliards d'euros d'investissements. Un montant supérieur de plus de 30 % aux dépenses engagées entre 2001 et 2005. - L'exposition d'EDF au prix du pétrole est très limitée car son parc de production est fortement axé sur le nucléaire et l'hydraulique. La filière nucléaire participe à la diversification des risques énergétiques et constitue un recours contre les fluctuations du prix du pétrole. - Pour le moment, EDF paraît bien protégé de l'ouverture du marché à la concurrence du fait de ses prix de revient très compétitifs grâce au nucléaire et de son énorme capacité de production.

Les points faibles de la valeur

- Les spécialistes s'interrogent sur la manière dont EDF pourra augmenter ses tarifs (les démêlés de Gaz de France avec l'Etat sur le sujet ont marqué les investisseurs). Les tarifs de vente aux clients restent en effet réglementés, ce qui restreint la liberté d'EDF d'agir sur ses tarifs de vente. - EDF est encore à la traîne par rapport à ses concurrents européens en termes de rentabilité et de structure financière (EDF est le plus endetté des électriciens européens). Le groupe a promis une croissance régulière du dividende. De plus, les désengagements promis doivent lui permettre de réduire son endettement de 5 milliards d'euros d'ici à la fin de 2007. - Il existe une incertitude sur les investissements auxquels le groupe consacrera les quelque 40 milliards d'euros prévus sur cinq ans. L'Etat a exigé que la moitié soit investie en France, or le groupe doit aussi se développer à l'international. De plus, il existe peu de cibles dans ce secteur déjà très concentré. Le risque de surpayer est donc très important. - Les spécialistes craignent que le démantèlement des installations nucléaires coûte plus cher que prévu et vienne amputer les fonds qui auraient dus être dédiés à de nouveaux investissements. - EDF sera sans doute amené un jour à reconsidérer les prérogatives et le financement de son comité d'entreprise auquel est alloué chaque année 1 % des ventes réalisées dans l'Hexagone. - EDF constitue peut-être l'entreprise préférée des Français, mais ce type d'argument ne joue pas avec les investisseurs institutionnels...