Les valeurs du jour à Paris - GDF SUEZ : un mariage de raison

03/09/2007 - 10:54 - Option Finance

(AOF) - GDF (-1,36% à 36,30 euros) et Suez (-2,23% à 40,81 euros) ont publié les bans. Après dix-huit mois de réflexion, et de nombreux rebondissements, la raison l'a emporté. Devant la pression de l'Etat et de ses actionnaires, le PDG de Suez, Gerard Mestrallet a accepté de céder une partie du pôle d'environnement. Le futur groupe, baptisé GDF Suez, rivalisera avec E.ON et EDF en termes de chiffre d'affaires. Sur le plan politique, ce rapprochement permet à l'Etat de sécuriser l'approvisionnement d'énergie. Concrètement, il renforce de façon significative la position des deux groupes en France. Après une dernière semaine riche en rebondissements, Gaz de France et Suez ont officialisé ce matin leur rapprochement après le feu vert de leurs conseils d'administration respectifs. Le schéma prévoit dans un premier temps l'attribution par Suez à ses actionnaires de 65% des activités de son pôle environnement puis la fusion de Gaz de France et de Suez sur la base d'une parité de 0,9545, soit 21 actions Gaz de France en échange de 22 actions Suez. L'entreprise issue de la fusion absorption de Suez par Gaz de France sera dénommée GDF SUEZ. L'Etat détiendra plus de 35% de son capital. La répartition des pouvoirs était décidée depuis longtemps. Gérard Mestrallet, PDG, dirigera en tandem avec Jean-François Cirelli, vice président, directeur général délégué, le nouveau groupe. Avec 35% de son capital, GDF SUEZ sera par ailleurs le premier actionnaire de la société issue de l'attribution par Suez à ses actionnaires des activités du pôle environnement de l'entreprise, un des leaders de l'eau et de la propreté en Europe. Fort d'une capitalisation boursière combinée d'environ 90 milliards d'euros et d'un chiffre d'affaires de 72 milliards d'euros, GDF SUEZ sera l'un des leaders mondiaux de l'énergie, en particulier dans le gaz et l'électricité. Il sera parmi les trois premières 'utilities' mondiales cotées. Les travaux effectués depuis l'annonce du projet de fusion ont permis de confirmer un montant de synergies opérationnelles de l'ordre de 1 milliard d'euros par an à horizon 2013 (dont environ 400 millions d'euros à horizon 2010), compte tenu de l'impact des engagements pris auprès de la Commission Européenne. Ces synergies opérationnelles, qui nécessiteront des coûts de mise en oeuvre limités et non récurrents d'environ 300 millions d'euros au total, seront complétées par les bénéfices liés à l'optimisation financière au sein du nouveau Groupe estimés à environ 1 milliard d'euros. A plus long terme, le nouveau groupe dispose d'un potentiel de synergies complémentaires, dont l'optimisation du programme d'investissements et le développement de synergies de revenus. Ce projet fera l'objet de procédures de consultation des instances représentatives du personnel, conformément à la législation en vigueur. La Commission européenne sera sollicitée pour confirmer son accord au titre du contrôle des concentrations. La Commission des participations et des transferts sera saisie pour donner son avis conforme sur les conditions financières de l'opération. L'Etat, actionnaire principal de Gaz de France, déclare accueillir favorablement cette nouvelle orientation du projet de fusion avec Suez qui permettra de répondre aux besoins stratégiques de l'entreprise et de constituer l'un des plus grands acteurs de l'énergie au plan européen et mondial, présent sur l'ensemble de la chaîne de valeur. Le nouvel ensemble ainsi constitué permettra de renforcer la sécurité d'approvisionnement en énergie, notamment en gaz, de la France et au-delà de l'Europe. Dans l'attente l'annonce officielle de la fusion, UBS a relevé son objectif de cours sur Suez de 46,50 à 47,50 euros et confirmé sa recommandation d'Achat. (PJ-L)