Après Endesa, Madrid craint de perdre un nouveau fleuron de son industrie énergétique. Madrid s'attend en effet à ce que que la fusion Gaz de France-Suez entraîne une offensive du nouveau géant français sur le gazier espagnol Gas Natural, selon le 'Financial Times' de ce lundi.
Suez détient déjà près de 10% du capital de Gas Natural, avec la possibilité de monter à 11,3%. Par ailleurs, Albert Frère, le principal actionnaire de Suez, a récemment acquis 5% de l'électricien ibérique Iberdrola, signalant son intérêt pour ce marché.
Dans un premier temps, certains analystes avaient pensé que l'annonce du mariage GDF-Suez éloignait l'hypothèse d'un rapprochement Suez-Gas Natural (considéré comme le "Plan B" en cas d'échec de la fusion avec GDF). Mais le gouvernement espagnol paraît persuadé que le principal objectif de la fusion est une expansion vers l'Europe du Sud, écrit le 'FT', qui s'est procuré des documents officiels confidentiels, montrant que Madrid prépare ses arguments pour contrer une éventuelle offre... Le gouvernement attaquerait ainsi les tarifs réglementés de GDF, qui lui ont permis d'accumuler des profits élevés. En cas d'offre, l'Espagne irait plaider à Bruxelles que l'utilisation de ces profits pour des acquisitions constitue une forme indirecte de subvention étatique, contraire aux règles de la concurrence dans l'Union européenne.
Cette fois, Madrid ne compte pas être pris au dépourvu, après l'assaut surprise de l'électricien allemand E.ON sur Endesa, l'an dernier.
A noter que les recours de Madrid devant la Commission européenne avaient tous été rejetés, et qu'après des mois d'incertitudes, Endesa a finalement été racheté par l'italien Enel, allié à un groupe espagnol de BTP, Acciona, E.ON ayant renoncé à surenchérir.
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