TOTAL restera en Birmanie

05/10/2007 - 15:36 - Option Finance

(AOF) - "Total ne se retirera pas de Birmanie", a confirmé Christophe de Margerie, le PDG de Total dans une interview accordée au "Monde" daté du samedi. Christophe de Margerie a "entendu le message du chef de l'Etat". "Investir dans ce pays aujourd'hui, ce serait une provocation", a-t-il cependant concédé. Le PDG souligne que "l'opposition birmane n'a pas demandé le retrait de Total lorsqu'elle a été reçue par M. Sarkozy". L'ancien chef de l'Exploration-Production a réaffirmé qu'il n'y a pas de travail forcé sur nos installations". "Dans le passé, nous sommes intervenus lourdement auprès de la junte pour éviter les dérapages", a-t-il ajouté. Christophe de Margerie a réfuté tout soutien indirect à la junte au pouvoir : "Alors à chaque fois que nous payons des impôts dans un pays, nous soutenons son régime et sa politique ! A travers les impôts, le pays perçoit sa part des profits du gaz. Ces impôts sont payés par Total (pour 30 %), mais aussi ses trois partenaires Chevron, PTTEP (Thaïlande) et la compagnie nationale birmane. De plus, nous avons des règles strictes en matière de transparence financière". Nous nous engageons à ce que l'argent du pétrole aille bien dans les caisses de l'Etat birman, sur des comptes officiels en Birmanie". Le champ gazier aurait rapporté 350 millions d'euros à l'Etat en 2006. "Ces revenus seraient acquis à l'Etat birman que l'actionnaire soit Total ou une compagnie chinoise, indienne, thaïlandaise ou sud-coréenne". Au sujet de l'Iran et du projet Pars LNG, le PDG a indiqué : "il faut le revoir, ses coûts ont explosé. Il est clair qu'avant de nous lancer, nous tiendrons compte du contexte politique et de la crise nucléaire. Aujourd'hui, la question ne se pose pas, le contrat n'existe pas". (AOF)

EN SAVOIR PLUS

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le " modèle " opérationnel et financier du groupe offre de la visibilité aux investisseurs. - Le groupe bénéficie d'une structure financière solide. - Les actionnaires sont bien traités par le groupe tant en termes de dividendes que de rachats d'actions.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est sensible à l'évolution du dollar, lequel est la devise de facturation sur le marché du pétrole. Total est la seule major à publier ses comptes en euros. - Par rapport aux trois plus importantes sociétés du secteur Exxon, BP, Royal Dutch, la société souffre d'un manque de taille et de diversification géographique. - Le secteur amont de l'exploration-production n'a pas affiché de bons résultats courant 2006, réalisant de faibles marges. Il faudra sûrement attendre l'horizon 2008 pour que le niveau de la production repasse au dessus de celui de 2004. Total anticipe une production en croissance de plus de 5% par an pour 2006/2010.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le cours du titre fluctue en fonction de l'évolution à moyen terme du prix du baril de pétrole et du gaz. En effet, d'une manière générale, les perspectives du secteur pétrolier, tant en amont (exploration et production) qu'en aval (raffinage et distribution), dépendent de l'évolution du cours moyen du pétrole brut. - Les tensions géopolitiques susceptibles d'entraîner des perturbations de la production, ou encore le niveau des réserves stratégiques détenues par les pays consommateurs sont à surveiller.