(AOF) - Jean-Claude Juncker a haussé le ton ce mercredi. Oui, l'euro fort pourrait bien pénaliser la croissance en 2008. "Il se peut qu'il y ait une croissance plus lente en 2008 dans la zone euro" en raison des "taux de change extérieurs historiquement élevés de l'euro par rapport aux autres monnaies, le dollar, le yuan et le yen", a déclaré le président de l'Eurogroupe. Ces propos alimentent les spéculations sur une éventuelle révision à la baisse des prévisions de la Commission européenne le 9 novembre. Jusqu'ici, la Commission table sur une croissance de 2007 de 2,5%, sot identique à 2007. Jean-Claude Juncker a confirmé les inquiétudes des nombreux ministres européens évoqués lundi à Bruxelles. L'appréciation de l'euro face au dollar, au yen, et surtout au yuan chinois, pénalise de façon croissante l'économie du vieux continent. "Dans les économies émergentes disposant d'excédents importants et croissants, particulièrement en Chine, il est souhaitable que les taux de change réels évoluent pour que les ajustements nécessaires aient lieu", ont ainsi expliqué les ministres de l'Eurogroupe. Signe de la determination européenne, une délégation conduite par Jean-Claude Juncker, se rendra en Chine pour expliquer la nécessité d'une appréciation du yuan. L'Eurogroupe s'est montré plus conciliant vis-à-vis du Japon et des Etats-Unis : le G7 se tiendra à Washington entre les 19 et 20 octobre.