EDF : croissance organique 9 mois de 1,4%

08/11/2007 - 08:23 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires du Groupe EDF s'élève à 42,6 milliards d'euros sur les 9 premiers mois de l'année 2007, en repli de 0,3%. Ce léger recul s'explique notamment par des effets de périmètre négatifs (cession de Light au Brésil). La croissance organique est ressortie à 1,4%, dont 0,6% en France et 2,6% en Europe hors de France. L'énergéticien a confirmé ses perspectives 2007. La progression de l'EBITDA en 2007 devrait s'inscrire dans les objectifs de croissance pluri-annuelle de 3% à 6% de l'EBITDA annoncés lors de l'introduction en Bourse. Le chiffre d'affaires sur les 9 premiers mois de 2007 en France s'élève à 23 milliards d'euros, en progression de 0,6%. Au premier semestre 2007, l'évolution modérée du chiffre d'affaires s'expliquait par la douceur climatique. Au troisième trimestre, la croissance a été de 1,4%. "Elle a été freinée par les premiers effets significatifs de l'application du Tarif Réglementé Transitoire d'Ajustement du Marché, et par la baisse des ventes en volume sur les marchés de gros, liée notamment à la moindre disponibilité des installations nucléaires", a expliqué EDF. Ces éléments devraient peser sur la progression de l'EBITDA en France au deuxième semestre 2007. En Europe hors France, le chiffre d'affaires s'établit à 18,7 milliards d'euros, en croissance organique de 2,6%. Dans le reste du monde, la croissance organique de 0,9% bénéficie en particulier de l'augmentation de la production électrique en Asie. L'évolution globale du chiffre d'affaires traduit pour l'essentiel un effet périmètre négatif résultant de la cession de Light au Brésil (déconsolidation au 01/07/2006). Les ventes ont reculé de 48,4% à 945 millions d'euros. Le Conseil d'Administration d'EDF SA, réuni le 7 Novembre 2007 sous la Présidence de Pierre Gadonneix, s'est fixé pour objectif de procéder au versement chaque année, en fin d'année, d'un acompte sur dividende au titre de l'exercice en cours, sous réserve que les conditions juridiques, comptables, économiques et financières permettent sa mise en oeuvre. Le Conseil d'administration a ainsi décidé, au titre de l'exercice 2007, de mettre en paiement le 30 novembre 2007 un acompte sur dividende de 0,58 euro par action. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Le groupe EDF est un énergéticien intégré, présent sur l'ensemble des métiers de l'électricité : production, transport, distribution, commercialisation, et négoce d'énergies. EDF peut se prévaloir du premier parc de production en Europe et du premier parc nucléaire au monde. L'électricien compte 40,2 millions de clients dans le monde (avec 36,7 millions de clients en Europe, dont plus de 28 millions en France). En France, EDF est le premier fournisseur d'électricité avec 488 TWh d'électricité commercialisés. EDF a également développé ces dernières années une gamme d'offres enrichie multi-énergies et multi-services, ainsi qu'une offre gaz aux entreprises. Hors de France, EDF est présent au travers de ses filiales dans 3 pays européens clés avec EDF Energy (filiale à 100%, 1er distributeur au Royaume-Uni), EnBW (filiale à 45%, 3ème énergéticien en Allemagne), et Edison (filiale à 51%, 2ème acteur de l'électricité en Italie). Le groupe est également présent en Amérique latine, notamment au Mexique et au Brésil, dans la zone Asie-Pacifique et plus particulièrement en Chine, au Moyen-Orient et en Afrique.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- EDF appartient au secteur des "utilities" (les sociétés d'eau, de gaz et d'électricité), des valeurs défensives achetées pour leur rendement quand les taux d'intérêt sont bas sur le marché obligataire. - L'électricien développe progressivement des interconnexions et des convergences de marché en plus de sa forte présence sur les principaux marchés européens. - EDF se diversifie peu à peu dans le gaz.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- EDF bénéficie d'une croissance liée à la forte dynamique du secteur de l'énergie, et en particulier à l'augmentation de la consommation d'électricité. - EDF s'est engagé à réaliser à l'horizon 2010, 40 milliards d'euros d'investissements. Un montant supérieur de plus de 30 % aux dépenses engagées entre 2001 et 2005. - L'exposition d'EDF au prix du pétrole est très limitée car son parc de production est fortement axé sur le nucléaire et l'hydraulique. La filière nucléaire participe à la diversification des risques énergétiques et constitue un recours contre les fluctuations du prix du pétrole. - Pour le moment, EDF paraît bien protégé de l'ouverture du marché à la concurrence du fait de ses prix de revient très compétitifs grâce au nucléaire et de son énorme capacité de production.

Les points faibles de la valeur

- Les spécialistes s'interrogent sur la manière dont EDF pourra augmenter ses tarifs (les démêlés de Gaz de France avec l'Etat sur le sujet ont marqué les investisseurs). Les tarifs de vente aux clients restent en effet réglementés, ce qui restreint la liberté d'EDF d'agir sur ses tarifs de vente. - EDF est encore à la traîne par rapport à ses concurrents européens en termes de rentabilité et de structure financière (EDF est le plus endetté des électriciens européens). Le groupe a promis une croissance régulière du dividende. De plus, les désengagements promis doivent lui permettre de réduire son endettement de 5 milliards d'euros d'ici à la fin de 2007. - Il existe une incertitude sur les investissements auxquels le groupe consacrera les quelque 40 milliards d'euros prévus sur cinq ans. L'Etat a exigé que la moitié soit investie en France, or le groupe doit aussi se développer à l'international. De plus, il existe peu de cibles dans ce secteur déjà très concentré. Le risque de surpayer est donc très important. - Les spécialistes craignent que le démantèlement des installations nucléaires coûte plus cher que prévu et vienne amputer les fonds qui auraient dus être dédiés à de nouveaux investissements. - EDF sera sans doute amené un jour à reconsidérer les prérogatives et le financement de son comité d'entreprise auquel est alloué chaque année 1 % des ventes réalisées dans l'Hexagone. - EDF constitue peut-être l'entreprise préférée des Français, mais ce type d'argument ne joue pas avec les investisseurs institutionnels...