Secteur Bancaire : la suspicion reste de mise

12/11/2007 - 08:10 - Boursier.com

Les britanniques dans le collimateur...

Le secteur bancaire n'est pas près de retrouver la sérénité, à en juger par le nombre de rumeurs qui circulent actuellement sur son compte. On le sait, les fins de semaines sont souvent propices au développement de nouvelles théories sur le marché. Celle qui domine actuellement retient que les banques mondiales n'ont pas suffisamment provisionné leur exposition à la crise du marché du crédit. Parmi les établissements exposés assez sévèrement pour susciter des interrogations, même ceux qui se sont montrés prudents fin août seraient hors sujet car insidieusement, la crise à continué à se durcir et devrait encore s'étendre. Après les douches froides Merrill Lynch (8,4 Milliards de Dollars de provisions), Citigroup (11 Mds$) ou Morgan Stanley, les banques britanniques se retrouvent dans l'oeil du cyclone, alors que leurs homologues françaises (BNP Paribas et Société Générale), sans en sortir indemnes, ont eu tendance à rassurer. Vendredi, Barclays s'est effondrée sur des rumeurs, démenties, de grosses dépréciations. Ce matin, on parle beaucoup de HSBC, après des révélations dans la presse dominicale outre-Manche. La banque a déjà pris 2 Mds$ de provisions au second trimestre et pourrait avoir à "charger la barque" sur le trimestre écoulé, après la poursuite de la dégradation du marché. Ce matin, un analyste de Morgan Stanley a enfoncé le clou sur la 1ère banque mondiale en précisant que, décidément, une dépréciation de 2,1 Mds$ au regard d'une exposition évaluée à 45 Mds$ paraît bien maigre. Il a d'ailleurs abaissé de "Surpondérer" à "Pondération en Ligne" son opinion sur le dossier. Mais les établissements américains restent au coeur des préoccupations. Les analystes estimaient la semaine dernière que les banques qui ont déjà annoncé des dépréciations il y a quelques semaines pourraient avoir à en passer de nouvelles après la dégradation des conditions de marché. C'est le cas par exemple de Goldman Sachs, dont l'Agence Bloomberg rappelait ce matin qu'elle a une proportion plus importante d'actifs de "niveau 3" (ceux que le marché ne peut valoriser, faute de liquidité) que Citigroup ou Merrill Lynch. Il faut dire que Goldman Sachs est plutôt épargnée par la critique à Wall Street ces dernières semaines, après avoir publié des profits largement supérieurs aux attentes sur le trimestre clos à la fin août. Reste à savoir si la banque américaine aura pu faire aussi bien en septembre et en octobre, deux mois très difficiles pour le marché des dérivés de crédit. Pour tenter de jouer les pompiers de service dans le secteur en étant en mesure d'injecter des liquidités et ainsi permettre la valorisation de ces actifs, les grandes banques américaines avaient évoqué la mise en place d'un "superfonds" de sauvetage. Bank of America, Citigroup et JP Morgan Chase auraient d'ailleurs trouvé un accord à la veille du week-end autour de la mise en place d'une structure "simple et souple" pour faire face à la crise de la liquidité qui frappe les marchés depuis l'été dernier. Les trois chefs de file devraient ainsi commencer le tour de la place afin de solliciter les établissements financiers appelés à investir. Le fonds a l'ambition de récupérer au moins 75 Mds$. Depuis le début de l'année, les valeurs bancaires européennes ont reculé de 18% (DJ STOXX Banqie), contre une quasi-stabilité aux indices globaux. Parmi les plus fortes baisses, ont retrouve Northern Rock, Natixis ou Barclays, qui ont cédé plus du tiers de leur valeur. Les valeurs bancaires françaises sont en forte baisse depuis le 1er janvier dans le CAC. Crédit Agricole accuse un passif de 25,2%, Société Générale de 22,2% et BNP Paribas de 17%. L'indice parisien a reculé de 0,32% dans l'intervalle.



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