Les dégâts de le crise des crédits hypothécaires à haut risque continuent de s'étendre. Tony James, le président de Blackstone, l'un des plus grands fonds d'investissement mondiaux, a estimé que cette crise était un "trou noir plus profond, plus sombre et plus effrayant" que les banques avaient prévu. "A mon sens, les banques n'ont pas une image claire de comment cela va finir, et leur confiance est limitée".
Des propos peu rassurants, alors que de nouvelles études montrent que les pertes "subprime" des banques mondiales pourraient atteindre 400 Mds$ (selon la Deutsche Bank), voire 500 Mds$ (selon une étude de Royal Bank of Scotland).
Le pessimisme de Blackstone tranche aussi avec sa propre sérénité, affichée il y a à peine trois mois, lors de la publication des résultats du 2ème trimestre. Changement de ton, hier, avec l'annonce de résultats décevants au 3ème trimestre... Le groupe a affiché une perte nette de 113 M$, après une charge exceptionelle de 803 M$, liée à son introduction en Bourse en juin dernier. Mais même en excluant cette charge, les résultats ont déçu le marché, et fait trébucher l'action de 8,3%.
En effet, la firme a fait état d'un ralentissement de ses activités de LBO (acquisitions réalisée avec l'effet de levier du crédit), en raison de la réticence des banques à faire crédit dans le contexte actuel. Elle a aussi vu les revenus de sa division immobilier baisser de 44%, montrant que la baisse des prix semble s'étendre à l'immobilier commercial, jusque là épargné.
Or, Blackstone a fait lourds investissements récemment dans l'immobilier, notamment en rachetant en juillet la chaîne hôtelière de luxe Hilton pour 20 Mds$.
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