Artprice.com : Van Gogh victime de la crise subprime ?

15/11/2007 - 13:22 - Boursier.com

Dans sa dernière étude, Art Market Insight, agence de presse d'Artprice, évoque des "signes d'essoufflement sur le marché de l'art new-yorkais"...

Dans sa dernière étude, Art Market Insight, agence de presse d'Artprice, évoque des "signes d'essoufflement sur le marché de l'art new-yorkais". Le 07 novembre 2007, après une hausse des prix de +78,8% sur trois ans, le marché de l'art new-yorkais aurait donc montré, selon l'agence, "ses premiers signes d'essoufflement". La médiatique vacation "Impressionist & modern art" a essuyé les effets d'une correction de marché, puisque son produit de vente n'a atteint "que 269,7 millions de dollars", commente l'agence. Un chiffre honorable il y a encore deux ans, mais qui cette année prend des allures de catastrophe, juge encore Art Market Insight. En effet, les 76 lots présentés devaient rapporter pas moins de 355,6 à 494,2 millions de dollars si on s'en réfère aux fourchettes d'estimations. L'histoire du marché semble portée par l'une de ses icônes : Vincent Van Gogh. En 1990, il crevait l'écran avec un "Portrait du Dr Gachet" qui devenait alors le tableau le plus cher du monde, symbole du pic de la bulle spéculative de l'époque, rappelle l'agence d'Artprice. Cette année, les médias risquent de se concentrer sur une autre oeuvre de Van Gogh, un paysage, pour mettre en évidence cette fois la fébrilité du marché. En effet, intitulée "The Fields", 1890, l'oeuvre réalisée 15 jours avant le suicide de l'artiste et présentée chez Sotheby's pour 28 - 35 M$, n'a fait l'objet d'aucune enchère. L'absence d'acheteur pour cette pièce historique, présentée en numéro 9 de la vente, fut suivi de plusieurs invendus. Ainsi, "L'Echo", une toile de George Braque, lot numéro 32, estimée 15 à 20 M$, a elle aussi été ravalée. Au total, 20 pièces n'ont pas trouvé acheteur. La plus haute enchère du 07 novembre revient à "Te Poipoi (Le Matin)" de Paul Gaugin. La pièce a été adjugée à 35 M$ à Joseph Lau, mais estimée à l'origine 40-60 M$. La vente Christie's, orchestrée la veille, se montrait pourtant rassurante, puisque la maison de vente enregistrait un produit de ventes de 395 M$, au dessus de son prévisionnel plancher. Lot phare de la vente, "L'Odalisque, harmonie bleue", 1937, d'Henri Matisse, a trouvé preneur pour 30 M$, établissant un nouveau record pour l'artiste. Ce qui inquiète les observateurs, ajoute Art Market Insight, ce sont les risques pris par les deux auctioneers. Notamment, Sotheby's avait garanti aux vendeurs des tableaux de Van Gogh et de Braque des prix minimums. Puisque ces derniers n'ont pas été atteint, l'auctioneer en a désormais la propriété. Dans tous les cas, il lui faudra en assurer la revente pour limiter les pertes, constate l'agence d'Artprice. "Alors que le cours du baril d'or noir flirte avec les 100$, que la bourse vibre aux annonces des effets des subprimes et que la récession économique se profile aux Etats-Unis, ces résultats de ventes mitigés peuvent prendre des allures de correction et donnent le ton pour la suite", juge l'agence d'Artprice. Traditionnellement plus spéculatives, les ventes d'art contemporain du 12 et 13 novembre, avec notamment des pièces monumentales de Jeff Koons, "vont nous dire si l'échec du Van Gogh est un accident, ou le début d'une tragédie", conclut l'agence.



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