(AOF) - Zodiac a réalisé un résultat net de 183,7 millions d'euros, en hausse de 12,6%, sur l'exercice 2006-2007. Le groupe spécialisé dans la conception, la fabrication et la commercialisation d'équipements aéronautiques a enregistré un résultat opérationnel courant de 344,7 millions d'euros en progression de 9,9%, malgré l'impact de la forte baisse du dollar. Le nouveau président du directoire fraîchement nommé Olivier Zarouatti revient sur cet exercice marqué par la cession de la branche marine et par des rumeurs récurrentes de rachat du groupe.
C'est un exercice qui s'est convenablement déroulé, de notre point de vue. Il y a eu un glissement de la parité euro/dollar de 9 centimes par rapport à l'exercice précédent et malgré cela nous avons réussi à augmenter notre Ebdita de 10%. Le comportement des activités que nous conservons est très bon.
Nous avions prévu 344 millions d'euros de résultat opérationnel sur la base d'une parité d'un 1,25 dollar par euro. Finalement, la parité a été de 1,32. On ne peut pas absorber un glissement de la devise aussi important sans travailler sur le mode de production industrielle. Nous avons développé des usines dans les pays low-cost comme le Mexique et l'Afrique du Nord. Nous pensons que c'est le meilleur moyen pour nous prémunir contre cet effet de devise, à long terme.
Il est dans notre intérêt d'avoir un fonds qui a une capacité d'investissement comme actionnaire majoritaire de notre activité Marine. Nous étions à une étape où il aurait fallu choisir entre développer la Marine ou l'Aéronautique, ce qui n'est plus le cas actuellement.
Tout d'abord, nous allons pouvoir développer l'activité Aéronautique. Nous avons également significativement réduit notre dette. Enfin, nous sommes prêts à réinvestir dans d'autres acquisitions pour des montants comparables à la somme récupérée pour l'activité Marine. Aujourd'hui, nous pouvons lever un milliard d'euros sans grosse difficulté.
Elles sont pratiquement nulles aujourd'hui, et elles ne sont pas mesurables sur l'exercice 2007-2008. Le retard de Boeing est dû à la mise en route de sa supply chain, mais il a tout de même confirmé les mêmes objectifs 2009 en termes de livraison d'appareils. Nous allons donc produire les mêmes équipements et les vendre à la date prévue.
Zodiac n'est pas à vendre. Nous sommes tenus par un noyau d'actionnaires familiaux. Il s'agit d'un pacte avec des actionnaires de longue durée. Il n'est donc pas possible de s'approcher de Zodiac de façon hostile.
A tort. Nous n'avons pas reçu de propositions de Safran et nous ne sommes pas en discussions.
La chute du dollar nous affecte durement, mais les perspectives du secteur aéronautique sont excellentes et elles justifieraient un parcours boursier plus brillant aujourd'hui. Nous avons pris le parti de vendre l'activité Marine, ce qui nous laisse un potentiel de développement plus important dans l'aéronautique, mais nous prive du résultat opérationnel de cette activité. C'est ce qui nous a conduit à donner des prévisions 2007-2008 jugées prudentes, mais notre croissance viendra de notre développement externe et interne sur l'exercice suivant.
Nous allons acquérir des activités synergétiques, poursuivre nos efforts de développement low cost et accompagner la croissance interne de nos activités. Propos recueillis par Marie-Laure Hardy. (AOF)
Créé en 1896 par Maurice Mallet, ce qu'on appelle aujourd'hui le groupe Zodiac était alors spécialisé dans le développement des ballons dirigeables et des aéroplanes. L'aventure de la société se poursuit dans les années 1930, avec l'invention du concept du bateau pneumatique qui prendra son essor après la seconde guerre mondiale et imposera l'image de marque du groupe. La stratégie de croissance initiée à la fin des années 70 viendra accroître la notoriété de Zodiac et façonnera la société en un groupe diversifié, présent mondialement et côté en bourse. Aujourd'hui, le groupe est organisé autour de cinq activités : Aerosafety Systems, Aircraft Systems, Cabin Interiors, Technology et Marine. Il réalise un chiffre d'affaires annuel de 2,4 milliards d'euros.
Les points forts de la valeur
- La notoriété de la marque Zodiac est extrêmement forte partout dans le monde. - La branche marine est par définition immunisée contre un retournement du secteur aéronautique. La répartition des activités aéronautiques entre les domaines civil et militaire est également un élément de sécurité pour les investisseurs. - Zodiac pourrait constituer une proie, avec un flottant de plus de 70%. Le titre bénéficie d'un certain attrait spéculatif: l'approche du pic du cycle dans l'aéronautique civile peut crédibiliser une sortie des familles du capital.
Les points faibles de la valeur
- Zodiac est exposé à la santé des compagnies aériennes, à la demande en nouveaux appareils de ces dernières et au cycle général du secteur aéronautique. Or, un record semble avoir été atteint en 2005. - La branche Technology est moins dynamique que les activités du coeur de métier du groupe. - Le groupe est sensible au dollar. Les dernières acquisitions du groupe aux Etats-Unis ont toutefois contribué à amortir cette exposition. - Conséquence de la politique dynamique d'acquisitions du groupe, le niveau d'endettement de Zodiac est élevé.
- La dynamique du marché aéronautique (Boeing, Airbus...) est fondamentale pour le groupe. - Le cours du dollar est à suivre.