EADS en baisse, désaccords autour de la faiblesse du dollar

23/11/2007 - 10:47 - Option Finance

(AOF) - La faiblesse du dollar menace t-elle la survie d'Airbus, filiale d'EADS (-1,74% à 20,93 euros)? C'est en tout cas l'opinion du patron de l'avionneur Thomas Enders, qui a indiqué que de nouvelles réductions de coûts majeures allaient être mises en place afin de compenser les effets de change. "Nous devons remettre en question notre modèle industriel, qui n'est pas assez résistant actuellement", a-t-il déclaré devant les salariés du site de Hambourg, ajoutant que le taux de change du dollar avait "dépassé le seuil de douleur". Mais ce n'est pas l'avis du président du conseil d'entreprise allemand d'Airbus, Rüdiger Lütjen. La vigueur de l'euro est un problème pour Airbus, mais ne remet pas en cause son existence, a ainsi estimé le dirigeant, cité par le Berliner Zeitung. Autre réaction ce matin, celle du ministère allemand des finances, qui a déclaré à l'agence "Reuters" qu'il appartenait à Airbus et non pas au gouvernement allemand de juger de l'impact de la baisse du dollar sur l'entreprise. L'euro a atteint aujourd'hui un nouveau plus haut historique de près de 1,497 dollar. Par ailleurs, selon des informations du journal "La Tribune", la Chine devrait acquérir de 100 à 150 Airbus, dont une centaine d'appareils appartenant à la famille A320, lors de la visite d'Etat de trois jours que doit effectuer à partir de dimanche Nicolas Sarkozy. (M-L.H.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en juillet 2000 de la fusion entre l'Allemand Dasa (DaimlerChrysler Aerospace), l'Espagnol Casa et le Français Aérospatiale, EADS est aujourd'hui le premier groupe aéronautique européen et le second à l'échelle mondiale. Ses activités se répartissent entre l'aviation commerciale et militaire, l'espace, les systèmes de défense et les services. EADS compte quatre divisions : Airbus (le grand concurrent de Boeing sur le marché des avions commerciaux de plus de 100 places), l'aéronautique hors Airbus, l'espace (Astrium, Arianespace.) et enfin la défense et la sécurité. En réaction aux difficultés d'Airbus autour de l'A380 et de l'A350, EADS a lancé un plan de restructuration baptisé "Power 8".

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Malgré ses récentes difficultés autour de l'A380 et de l'A350, Airbus reste un leader de l'aéronautique commerciale, à même de concurrence le géant américain Boeing. Airbus a été leader du marché en termes de livraisons en 2003, 2004 et 2005. - 2006 a été, sans conteste, une année difficile pour Airbus. Néanmoins, les risques qui entourent le dossier semblent pris en compte dans les cours. La mise en œuvre de "Power 8" et le lancement de l'A350, dont le carnet de commandes grossit, place Airbus dans une situation offensive. En outre, l'avionneur européen est moins exposé que Boeing aux compagnies aériennes américaines, confrontées à d'importantes difficultés financières. - Eurocopter a réalisé une année record en 2006 du point de vue du chiffre d'affaires et du nombre de commandes pour 2007. Le fabricant d'hélicoptères a percé sur plusieurs marchés auxquels il n'avait pas accès auparavant, comme le marché de la Défense américain.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe EADS est sensible au dollar, dans la mesure où il facture l'essentiel de ses ventes dans la devise américaine. Néanmoins, ce risque est limité par la politique de couverture du risque de change mise en place par la direction. - C'est seulement dans quelques années que l'on saura si EADS a eu raison dans son pari sur le marché des gros porteurs matérialisé par le lancement de l'A380. Pour le moment, Airbus a annoncé de gros retards de livraison et continue de perdre des parts de marché sur le segment des long courriers. - Les activités de défense manquent de taille critique tant pour atténuer la cyclicité de l'aviation civile que pour rivaliser avec les grands groupes américains. EADS affiche toutefois sa volonté de poursuivre le rééquilibrage de ses activités, en développant encore son pôle défense.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- EADS est extrêmement sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et donc à la santé des compagnies aériennes, lesquelles lui achètent des avions. Or, la bonne santé du secteur du transport aérien dépend de la situation économique et géopolitique mondiale, qui influe sur le tourisme et les voyages d'affaires, mais également d'autres facteurs, comme le prix du pétrole. Les prévisions de livraisons d'avions sont de bons indicateurs de tendance. - Plus spécifiquement, le titre pourrait présenter un attrait spéculatif, en vue d'une possible consolidation du secteur spatial et de la défense. Une alliance à trois, avec Thales et Alcatel a souvent été évoquée par les marchés.