(AOF) - D'après les professionnels du capital-risque, l'attitude des gouvernements européens représente un frein au développement de cette industrie. Une étude de Coller Capital révèle que 57% des investisseurs estiment que les autorités européennes sont une des raisons du manque d'attractivité de l'Europe. Jeremy Coller, le directeur général du cabinet, voit un paradoxe dans le fait que "tous les gouvernements européens sont des adeptes fervents du capital-risque, alors qu'à en juger par les politiques qu'ils mettent en place, les investisseurs ne peuvent croire en leurs bonnes intentions". Ainsi, lorsque le ministre des finances britannique, Alistair Darling, a proposé de porter la taxe sur les dividendes de 10 à 18%, les dents ont grincé et des voix se sont élevées pour suggérer que tout ce que ce nouveau régime fiscal parviendrait à obtenir, c'est la fuite des capitaux. "C'est la perception (que les investisseurs ont des gouvernements, ndlr) qui est importante, insiste l'économiste, si les institutions financières pensent que les gouvernements européens ne sont pas prêt à les aider, ils n'auront aucune motivation pour investir ici". Et de rappeler que des destinations comme l'Amérique ou l'Asie sont beaucoup plus populaires. Sans compter qu'aux yeux de 48% des personnes interrogées, les capital-risqueurs européens sont également pénalisés par leurs manque de compétences et leurs inexpériences. Que les intéressés se rassurent, ces même investisseurs prévoient que les professionnels du Vieux Monde auront rattrapé leurs confrères américains d'ici cinq ans.