France : trou d'air pour la consommation des biens manufacturés

23/11/2007 - 16:38 - Option Finance

(AOF) - Les Français ont fait la grève de la consommation de produits manufacturés en octobre. Les dépenses pour ces biens ont reculé de 1,1%, ce qui est très décevant par rapport à la prévision moyenne des économistes interrogés par Reuters de -0,2%. Sur un an, la croissance de la consommation s'élève à 2,7%. Facteur aggravant, le chiffre de septembre a été révisé en baisse de +0,1% à -0,3%. Si tous les segments ont contribué à la baisse, le recul des dépenses en biens d'équipement pour le logement s'est avéré particulièrement brutal. La consommation de produits électroniques grand public, d'électroménager et de meubles a chuté de 3,6% après avoir augmenté de 0,7% en septembre. Le manque d'appétit pour ce type de biens a accentué le repli des dépenses de consommation en biens durables à -2,3% après -0,5%, le mois précédent. En revanche la diminution des achats des ménages en automobiles a été moins importante qu'en septembre à -1,1% après -2,2 %. Les chiffres ainsi publiés par l'Insee sont de mauvais augure pour la croissance française au quatrième trimestre. " De manière générale, les perspectives de consommation se sont effritées depuis cet été, avec une hausse de l'inflation due à l'accélération des prix des dépenses contraintes et fréquentes (alimentation, énergie), ainsi qu'avec la décélération des créations d'emploi. Tout ceci nourrit le sentiment de perte de pouvoir d'achat des ménages ", explique Mathieu Kaiser, économiste chez BNP Paribas. La question du pouvoir d'achat fera justement faire l'objet d'une intervention du Président de la république, Nicolas Sarkozy à son retour de Chine. Le nouveau locataire de l'Elysée avait fait de ce sujet l'un des points centraux de sa campagne présidentielle. L'annonce était initialement prévue cette semaine, mais a officiellement été repoussée en raison de la durée de la grève dans les transports. La difficulté à trouver des mesures suffisamment importantes, sans pour autant être trop coûteuses pourrait également avoir joué un rôle dans ce report. La presse a évoqué certaines pistes comme le versement d'un treizième mois sans charge, le déblocage de l'épargne salariale ou le rachat des jours de repos des fonctionnaires.