EDF : accord de joint venture en Chine pour 2 EPR

26/11/2007 - 08:22 - Option Finance

(AOF) - Dans le cadre de la visite d'Etat du président de la République française en Chine, EDF et l'électricien chinois China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC) ont signé un accord de joint venture pour détenir, faire réaliser et exploiter deux réacteurs nucléaires de nouvelle génération de technologie EPR à Taishan, dans la province du Guangdong. Le contrat de joint venture prévoit qu'EDF prenne une participation d'environ 1/3 au capital de Taishan Nuclear Power Company, société propriétaire des EPR. Cet accord fait suite au partenariat industriel annoncé en octobre 2006 entre EDF et CGNPC. EDF apportera en particulier son expertise d'exploitation du premier parc nucléaire mondial. CGNPC apportera le site d'implantation ainsi que ses capacités d'ingénierie et d'exploitation développées depuis plus de vingt ans dans ses centrales du Guangdong. EDF et CGNPC prévoit en outre de signer un accord global de coopération pour étudier des projets communs de développement en Chine et à l'international . La construction de ces deux unités EPR développées par AREVA avec un haut niveau de performance et de sûreté et d'une capacité de 1 700 MW chacune, pourrait intervenir à l'automne 2009 pour une mise en service prévue en 2014. L'accord de joint venture doit être soumis à l'approbation des autorités chinoises et des instances de gouvernance des deux entreprises. Pour Pierre Gadonneix, Président Directeur Général d'EDF " Cette signature permet de franchir une étape décisive pour EDF qui va devenir pour la première fois investisseur et exploitant dans la production nucléaire en Chine. Nous nous réjouissons d'élargir notre coopération avec CGNPC, acteur majeur de l'industrie nucléaire chinoise avec qui nous travaillons avec confiance depuis la construction et la mise en service des centrales nucléaires de Daya Bay et de Ling Ao, il y a plus de vingt ans.". (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Le groupe EDF est un énergéticien intégré, présent sur l'ensemble des métiers de l'électricité : production, transport, distribution, commercialisation, et négoce d'énergies. EDF peut se prévaloir du premier parc de production en Europe et du premier parc nucléaire au monde. L'électricien compte 40,2 millions de clients dans le monde (avec 36,7 millions de clients en Europe, dont plus de 28 millions en France). En France, EDF est le premier fournisseur d'électricité avec 488 TWh d'électricité commercialisés. EDF a également développé ces dernières années une gamme d'offres enrichie multi-énergies et multi-services, ainsi qu'une offre gaz aux entreprises. Hors de France, EDF est présent au travers de ses filiales dans 3 pays européens clés avec EDF Energy (filiale à 100%, 1er distributeur au Royaume-Uni), EnBW (filiale à 45%, 3ème énergéticien en Allemagne), et Edison (filiale à 51%, 2ème acteur de l'électricité en Italie). Le groupe est également présent en Amérique latine, notamment au Mexique et au Brésil, dans la zone Asie-Pacifique et plus particulièrement en Chine, au Moyen-Orient et en Afrique.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- EDF appartient au secteur des "utilities" (les sociétés d'eau, de gaz et d'électricité), des valeurs défensives achetées pour leur rendement quand les taux d'intérêt sont bas sur le marché obligataire. - L'électricien développe progressivement des interconnexions et des convergences de marché en plus de sa forte présence sur les principaux marchés européens. - EDF se diversifie peu à peu dans le gaz.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- EDF bénéficie d'une croissance liée à la forte dynamique du secteur de l'énergie, et en particulier à l'augmentation de la consommation d'électricité. - EDF s'est engagé à réaliser à l'horizon 2010, 40 milliards d'euros d'investissements. Un montant supérieur de plus de 30 % aux dépenses engagées entre 2001 et 2005. - L'exposition d'EDF au prix du pétrole est très limitée car son parc de production est fortement axé sur le nucléaire et l'hydraulique. La filière nucléaire participe à la diversification des risques énergétiques et constitue un recours contre les fluctuations du prix du pétrole. - Pour le moment, EDF paraît bien protégé de l'ouverture du marché à la concurrence du fait de ses prix de revient très compétitifs grâce au nucléaire et de son énorme capacité de production.

Les points faibles de la valeur

- Les spécialistes s'interrogent sur la manière dont EDF pourra augmenter ses tarifs (les démêlés de Gaz de France avec l'Etat sur le sujet ont marqué les investisseurs). Les tarifs de vente aux clients restent en effet réglementés, ce qui restreint la liberté d'EDF d'agir sur ses tarifs de vente. - EDF est encore à la traîne par rapport à ses concurrents européens en termes de rentabilité et de structure financière (EDF est le plus endetté des électriciens européens). Le groupe a promis une croissance régulière du dividende. De plus, les désengagements promis doivent lui permettre de réduire son endettement de 5 milliards d'euros d'ici à la fin de 2007. - Il existe une incertitude sur les investissements auxquels le groupe consacrera les quelque 40 milliards d'euros prévus sur cinq ans. L'Etat a exigé que la moitié soit investie en France, or le groupe doit aussi se développer à l'international. De plus, il existe peu de cibles dans ce secteur déjà très concentré. Le risque de surpayer est donc très important. - Les spécialistes craignent que le démantèlement des installations nucléaires coûte plus cher que prévu et vienne amputer les fonds qui auraient dus être dédiés à de nouveaux investissements. - EDF sera sans doute amené un jour à reconsidérer les prérogatives et le financement de son comité d'entreprise auquel est alloué chaque année 1 % des ventes réalisées dans l'Hexagone. - EDF constitue peut-être l'entreprise préférée des Français, mais ce type d'argument ne joue pas avec les investisseurs institutionnels...