France : les ménages dépriment

29/11/2007 - 17:22 - Option Finance

(AOF) - L'économie française souffle le chaud et le froid. A la hausse surprise du moral des industriels en novembre, mardi, vient de répondre aujourd'hui la chute du moral des ménages. L'indicateur qui le mesure a ainsi chuté de cinq points à -28, selon l'Insee. Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient, eux, à un repli moins marqué à -24. Les effets de la grève dans les transports sont pointés du doigt car l'enquête de l'institut statistique a été conduite lorsqu'elle battait son plein. La forte progression des prix de l'énergie et des produits alimentaires a également contribué à la déprime des ménages. " Comme les loyers continuent en outre de progresser à un rythme soutenu, les ménages ne peuvent que continuer à avoir le sentiment d'un pouvoir d'achat rogné par les dépenses contraintes ", souligne Mathieu Kaiser, économiste chez BNP Paribas. Et de fait, si tous les soldes composant l'indicateur mesurant le moral des ménages ont reculé, celui concernant les perspectives du niveau de vie en France s'est particulièrement dégradé. La question du pouvoir d'achat est donc bien " angoissante " pour les Français, comme Nicolas Sarkozy l'a soulignée. Le président de la république doit justement intervenir ce soir afin de présenter des mesures destinées à apaiser cette angoisse. Dans le contexte budgétaire et économique actuel, la marge de manœuvre de Nicolas Sarkozy est particulièrement étroite. Le nouveau locataire de l'Elysée entend pourtant agir à tous les niveaux de la vie quotidienne, et notamment dans le domaine du logement, un poste de dépense particulièrement lourd pour les Français. L'évolution des loyers pourrait dorénavant être indexée sur celui du coût de la vie. Marc Touati, chef économiste du cabinet de conseil ACDEFI est pessimiste et déclare : " (.) il faudrait engager des mesures fortes pour relancer le pouvoir d'achat, notamment en termes de nette baisse de la pression fiscale, ce qui n'est cependant possible que si nos dirigeants ont le courage de baisser drastiquement la dépense publique. Tant que cela ne sera pas le cas, on devra se contenter de " mesurettes " de soutien temporaire au pouvoir d'achat. De ce fait, la croissance restera molle, l'emploi moribond et le moral des Français dans les chaussettes. "