Le CAC, témoin privilégié des mutations de l'économie française

05/12/2007 - 13:00 - Option Finance

(AOF) - La CAC souffle ses vingt bougies cette année, le temps, pour la société de gestion Fidelity, de tirer un bilan de ses performances depuis 1987. En deux décennies, l'indice star de la Bourse de Paris n'a pas chômé, multipliant par 19 sa capitalisation. Il a été le témoin des quatre tendances lourdes de l'économie française : le désengagement de l'Etat avec les grandes privatisations, le développement des "mega caps" françaises, les fusions transeuropéennes, dont Air France-KLM porte l'étendard et enfin la désindustrialisation de l'économie au profit des entreprises du secteur tertiaire. Jusqu'en 2000, avec l'éclatement de la bulle Internet, la progression du CAC a été relativement linéaire. Il a atteint son plus haut historique le 4 septembre 2000, avec 6922,33 points, avant de baisser jusqu'en 2003 et de reprendre un rythme de croissance régulier jusqu'à aujourd'hui. En vingt ans, il a vu la montée en puissance des cinq premières valeurs, dont le poids est passé d'un quart à un tiers (35,48%) de l'indice. On ne recense que quatre années de performances négatives, mais on note des disparités très fortes entre les actions elles-mêmes. Total a connu une progression annuelle moyenne de 14,9% et Sanofi-Aventis de 14,4%, mais à l'opposée, Alcatel-Lucent a vu sa valeur fondre de 0,4% par an en moyenne, tandis que Schneider ne se contentait que d'une légère hausse de 3,5% annuels en moyenne. Mais la composition de l'indice et le poids de ses valeurs ont évolué depuis 1987, où les géants industriels dominaient la Bourse de Paris. Aujourd'hui, "on assiste à une remontée notable des entreprises financières dans le Top 5 du Cac 40" (BNP Paribas, Axa, Société Générale), explique Bénédicte François, stratégiste chez Fidelity. Cette arrivée des banques et des compagnies d'assurance aux premières loges du capitalisme français marque en effet la progression du secteur tertiaire dans l'économie. Selon la stratégiste, "globalement le poids du secteur secondaire diminue de 8,4%", passant de 63,52% à 55,09% (du CAC, ndlr), alors que celui du tertiaire passe de 36,48% à 44,91%. Cependant, on assiste toujours à "une surreprésentation du secteur secondaire par rapport au tertiaire. A ces valeurs traditionnelles que demeurent la banque ou l'industrie, le CAC a accueilli, de fait, deux nouveaux secteur d'activité : les télécommunications, devenu membres du secteur concurrentiel après la libéralisation du marché par l'Etat, et la technologie, qui a survécu à l'éclatement de la bulle Internet. Cette variété dans la composition de l'indice est un atout selon Vincent Durel, également de chez Fidelity, qui explique que la France représente 15% de la capitalisation boursière de l'indice DJ Stocc 600 et demeure le pays le mieux représenté dans la zone euro.