GDF : le projet de loi sur la privatisation fait débat

30/08/2006 - 16:29 - Option Finance

(AOF) - Dans un entretien accordé aux "Echos", le député UMP et rapporteur à la commission des finances de l'Assemblée, Hervé Novelli affirme vouloir "supprimer le seuil des 33% de participation de l'Etat dans Gaz de France" prévue par le projet de loi. Selon lui, "GDF ne peut se développer qu'en nouant des alliances, et donc s'il le faut en augmentant son capital. Soit l'Etat suit et accroît sa participation dans le capital, mais c'est financièrement impossible. Soit sa part dans l'entreprise est automatiquement réduite". Cette position ne fait pas l'unanimité, loin s'en faut. François Bayrou, député UDF, a déclaré aux "Echos" que l'Etat ne doit pas "se dépouiller" des "armes qui sont les siennes", au "moment où nous avons devant nous deux grandes crises: la crise de l'énergie, le gaz et le pétrole qui s'épuisent, la flambée des prix, et la menace sur l'atmosphère que constitue le rejet des gaz à effet de serre". Et d'ajouter : "Il y a des domaines qui sont si importants et si stratégiques qu'à mon sens il faut que la puissance publique conserve la capacité d'agir et d'intervenir dans ces secteurs". Moins surprenant, le projet de loi ne convainc pas les députés de l'opposition. Près de 31.000 amendements ont déjà été déposés contre ce projet et d'autres sont encore en attente. En outre, le "Monde" rapporte que les administrateurs CGT de GDF ont assigné, mercredi 30 août, en référé le président du conseil d'administration devant le tribunal de commerce, pour obtenir la convocation d'un conseil d'administration avant le 31 août. Ainsi, le débat parlementaire autour du projet de loi sur la privatisation de Gaz de France qui débutera le 7 septembre promet d'être houleux. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Gaz de France est un acteur majeur européen de l'industrie du gaz naturel. Gaz de France est une entreprise intégrée, disposant de positions fortes sur l'ensemble de la chaîne du gaz : exploration - production, achat et vente d'énergie, transport et stockage, distribution et services. En Europe, au 31 décembre 2004, Gaz de France exploite le 1er réseau de transport de gaz naturel avec plus de 30 000 kilomètres de canalisations en France. Le groupe est le 2ème fournisseur par son portefeuille de clients finaux et compte environ 12,3 millions de clients (industriels et particuliers), dont environ 10,9 millions en France. Gaz de France exerce des activités dans plus de 30 pays et compte plus de 38000 collaborateurs. Les activités internationales ont contribué pour 29% au chiffre d'affaires total.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- GDF bénéficie de perspectives de croissance intéressantes sur un marché porteur et bénéficie d'une structure financière saine. - GDF s'est introduit en bourse avec une décote de l'ordre de 20 % par rapport à ses concurrents. Cette décote s'explique toutefois par le faible rendement du titre. - Le groupe a pris des engagements concernant la distribution de dividendes. - Des acquisitions à l'étranger financées par l'augmentation de capital du groupe devraient limiter son exposition en France et lui permettre de trouver des relais de croissance sur des marchés non régulés.

Les points faibles de la valeur

- Le positionnement domestique de GDF le rend vulnérable aux tendances de l'activité économique française. - La tarification de GDF est régulée et dépend des décisions de l'Etat. - GDF est menacé par l'ouverture du marché à la concurrence en France, élargie aux particuliers à partir de 2007. - L'importance du plan d'investissement de GDF inquiète les investisseurs qui craignent que le groupe surpaye des acquisitions. - La bourse de méfie de la forte présence des syndicats et des particularismes du régimes des retraites.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

A l'issue de l'introduction en bourse en juillet 2005, au prix de 23,40 euros pour les institutionnels et de 23,20 euros pour les particuliers, l'actionnariat de Gaz de France, en pourcentage du capital, se présentait comme suit : [-6]ú Etat : 80,2% [-6]ú Public : 17,5% [-6]ú Salariés : 2,3%