ALTADIS : Résultats stables grâce aux restructurations

31/08/2006 - 08:40 - Option Finance

(AOF) - Altadis a publié des résultats au titre du premier semestre 2006 marqués par une hausse de la fiscalité sur le tabac en Espagne en février, compensée par le déploiement de mesures de réduction drastique des coûts. Sur la période, le chiffre d'affaires économique est resté quasiment stable à 1,934 milliard d'euros. L'excédent brut d'exploitation s'est également maintenu, à 550 millions d'euros, soit une marge de 28,5%, contre 28,6% au premier semestre 2005. La branche Cigarettes affiche un EBE en baisse de 27% à 249 millions d'euros en raison notamment d'un repli de la marge en Espagne. Pour l'exercice entier, Altadis vise une progression des ventes hors Espagne supérieure ou égale à 3%. Le groupe continuera à déployer ses programmes de restructuration et de réduction des coûts et à céder des actifs non stratégiques, tablant sur des rentrées de fonds de 300 millions d'euros. Ces efforts doivent permettre au groupe de continuer, en 2007, à garantir à ses actionnaires une croissance à deux chiffres du dividende et à procéder au rachat de ses propres actions à hauteur de 5%. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Le groupe franco-espagnol Altadis, né du rapprochement de la Seita et de Tabacalera, est l'un des leaders de l'industrie européenne du tabac et de la distribution. Il détient des positions clés dans ses trois domaines d'activité : numéro 3 en Europe de l'Ouest sur le marché des cigarettes (avec parmi ses marques phares Gauloises ou Fortuna), numéro un mondial dans le domaine des cigares et l'un des principaux acteurs d'Europe du Sud dans la distribution de proximité.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts

- Altadis, à l'image de ses pairs européens, semble moins exposé que les industriels américains au risque judiciaire lié au tabac. - La diversification des activités du groupe permet une meilleure répartition des risques. Le pôle cigarettes représente plus de 50 % des ventes, le reste étant réparti à peu près équitablement entre l'activité cigares et la distribution-logistique. - Après avoir mis la dernière main à la réorganisation de l'outil industriel en France et au Maroc, Altadis va s'attaquer à un plan similaire en Espagne. - Le titre revêt un intérêt spéculatif du fait de rumeurs récurrentes sur un rapprochement entre Altadis et le britannique Imperial Tobacco. - Altadis veut poursuivre son programme de rachat d'actions pendant encore deux ans.

Les points faibles

- Le groupe doit faire face au déclin des marchés occidentaux. Le relèvement des taxes sur les cigarettes pèse sur le secteur. De même, la répercussion de ces hausses sur les prix de vente affecte la consommation. - Le groupe doit réduire ses coûts pour faire face à une conjoncture difficile en France, à l'interdiction du tabac depuis le 1er janvier 2006 dans les lieux publics en Espagne, ainsi qu'à la hausse des taxes décidées par Madrid. - Altadis souffre de plus de la guerre des prix déclenchée début 2006 par son concurrent Philip Morris sur le marché espagnol des cigarettes. - Malgré la moindre exposition d'Altadis, la multiplication des procès anti-tabac (certes principalement aux Etats-Unis) et l'intensification de la concurrence des produits à bas prix représentent une menace. - Les investisseurs s'inquiètent de l'absence de taille critique du groupe. Altadis a toutefois mis la main en 2003 sur 80% de la Régie des Tabacs Marocains. En 2004, Altadis a repris le distributeur de tabac leader en Italie Logista (ex-Itinera) et Logista en France (ex-Geopost), ainsi que le gérant de boutiques dans les aéroports Retail Airport Finance (repris à 50 %), et a finalisé l'acquisition d'une participation majoritaire dans le russe Balkan Star.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Si le secteur est traditionnellement acyclique, l'impact du relèvement des taxes sur la consommation est à suivre, tout comme l'évolution de la concurrence et de l'environnement juridique. - D'autre part, le secteur dépend du cours du tabac, et donc des conditions de la culture de cette plante. - Plus spécifiquement, la capacité du groupe à saisir des opportunités de croissance externe et ainsi à s'imposer dans le processus de consolidation du secteur est à suivre.