Le juge américain a tranché hier : le laboratoire canadien Apotex doit cesser de vendre son générique de Plavix, le médicament phare de Sanofi Aventis. Techniquement, le tribunal fédéral du district sud de New York a fait droit à la requête en injonction préliminaire, mais n'a pas ordonné le rappel des produits déjà vendus ou expédiés. La version générique du clopidogrel bisulfate est en vente depuis le 8 août dernier.
La décision du tribunal impose aux sociétés la constitution d'une caution d'un montant de 400 Millions de Dollars au bénéfice d'Apotex, dans l'hypothèse où le tribunal déciderait à l'issue du procès sur le brevet que l'injonction a été prononcée à tort. L'injonction restera en vigueur jusqu'à ce que la décision soit rendue dans le procès en contrefaçon. La date du procès est fixée au 22 janvier 2007. Sanofi Aventis et BMS, laboratoires partenaires sur Plavix aux Etats-Unis, entendent continuer à faire valoir leurs droits.
Dans un communiqué distinct, Sanofi souligne cependant que ses pointages font apparaître qu'Apotex a pu vendre suffisamment de son générique pour couvrir les besoins du marché jusqu'en fin d'année. Le laboratoire canadien avait sans doute pris les devants et beaucoup livré entre le 8 août et aujourd'hui.
L'impact prévisible de cet événement "adverse majeur" sur les résultats de Sanofi Aventis en 2006 a été présenté au Conseil d'Administration du 31 août 2006, ajoute le laboratoire, qui précise qu'il va déterminer, en liaison avec les partenaires concernés, les mesures d'adaptation nécessaires. Première conséquence : Sanofi ne vise plus qu'une croissance de l'ordre de 2% de son bénéfice net ajusté par action cette année, contre une prévision qui avait été rehaussée de 10 à 12% début août avant les événements liés à Plavix.
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