EDF progresse après ses bons résultats semestriels

01/09/2006 - 11:40 - Option Finance

(AOF) - EDF gagne 0,61 à 44,68 euros dans le sillage de la première publication de ses résultats semestriels depuis son introduction en Bourse, à l'automne 2005. L'électricien a annoncé des performances meilleures que prévu avec, sur la période, un EBITDA en hausse de 8,1% (+3,3% en organique) à 8,124 milliards d'euros, contre 7,975 milliards d'euros anticipé par le consensus Reuters, en raison notamment de la bonne tenue de ses activités à l'international. Les investisseurs plébiscitent la valeur qui a déjà gagné prés de 40% depuis son entrée en Bourse. Les performances du groupe ont donc été tirées par ses activités à l'international dont le chiffre d'affaires a progressé de 20,7% et l'EBITDA de 23,3%, grâce notamment à des augmentations de prix de vente de l'électricité au Royaume Uni, en Allemagne et en Italie. La surprise provient toutefois des activités en France dont le chiffre d'affaires a crû de 7% et l' EBITDA de 1,5% alors que ce dernier était attendu en recul suite à des conditions climatiques défavorables, à une tension entre l'offre et la demande et à une absence de hausse des prix. Fort de ces performances, EDF a maintenu ses objectifs de croissance de 3 à 6% de l'EBITDA sur 2005-2008 et d'une croissance à deux chiffres des profits nets. Suite à ces commentaires, Morgan Stanley maintient sa recommandation de Surpondérer le titre EDF en portefeuille avec un objectif de cours à 50 euros et CM-CIC reste à Conserver avec un objectif de 48,3 euros. En revanche, sur le long terme, les analystes sont plus réservés, Goldman Sachs estime que les effets négatifs des mauvaises conditions conjoncturelles pourraient affecter la valeur. D'une manière générale, les analystes sont prudents dans l'attente de la loi sur les tarifs qui sera débattu le 7 septembre à l'assemblée. (M.G.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Le groupe EDF est un énergéticien intégré, présent sur l'ensemble des métiers de l'électricité : production, transport, distribution, commercialisation, et négoce d'énergies EDF peut se prévaloir du premier parc de production en Europe et du premier parc nucléaire au monde. En France, le groupe compte 58 réacteurs nucléaires répartis sur 19 sites de production EDF est également un opérateur de réseaux de transport et de distribution très développés en France, avec près de 100 000 km de lignes à haute et très haute tension et plus d'1 million de km de lignes à moyenne et basse tension en France A fin 2004, EDF comptait 42 millions de clients dans le monde (avec 36 millions de clients en Europe, dont plus de 28 millions en France). En France, EDF est le premier fournisseur d'électricité avec 397 TWh d'électricité commercialisés. EDF a également développé ces dernières années une gamme d'offres enrichie multi-énergies et multi-services, et plus récemment une offre gaz aux entreprises. Hors de France, EDF est présent au travers de ses filiales dans 3 pays européens clés avec EDF Energy (filiale à 100%, 1er distributeur au Royaume-Uni), EnBW (filiale à 45%, 3ème énergéticien en Allemagne), et Edison (filiale à 50%en cours d'acquisition, 2ème acteur de l'électricité en Italie) Le groupe est également présent en Amérique latine, notamment au Mexique et au Brésil, dans la zone Asie-Pacifique et plus particulièrement en Chine, au Moyen-Orient et en Afrique.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- EDF appartient au secteur des "utilities" (les sociétés d'eau, de gaz et d'électricité), des valeurs défensives achetées pour leur rendement quand les taux d'intérêt sont bas sur le marché obligataire. - Il faut suivre attentivement les évolutions de l'environnement réglementaire et politique d'EDF. La façon dont vont évoluer les redevances du réseau et les prix réglementés de l'électricité est au cœur des préoccupations. - L'entrée d'EDF dans les indices boursiers phares oblige les gérants indiciels à détenir la valeur pour suivre la composition de l'indice.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- EDF bénéficie d'une croissance liée à la forte dynamique du secteur de l'énergie, et en particulier à l'augmentation de la consommation d'électricité. - EDF s'est engagé à réaliser à l'horizon 2010, 40 milliards d'euros d'investissements. Un montant supérieur de plus de 30 % aux dépenses engagées entre 2001 et 2005. - L'exposition d'EDF au prix du pétrole est très limitée car son parc de production est fortement axé sur le nucléaire et l'hydraulique. La filière nucléaire participe à la diversification des risques énergétiques et constitue un recours contre les fluctuations du prix du pétrole. - Pour le moment, EDF paraît bien protégé de l'ouverture du marché à la concurrence du fait de ses prix de revient très compétitifs grâce au nucléaire et de son énorme capacité de production. - Un an après l'ouverture du marché à tous les clients non résidentiels, le bilan commercial est d'ailleurs satisfaisant pour EDF qui, tous marchés confondus hors résidentiel, détenait environ 86 % de parts de marché fin 2005. - EDF est entré au CAC 40 le 19 décembre 2005.

Les points faibles de la valeur

- Les spécialistes s'interrogent sur la manière dont EDF pourra augmenter ses tarifs (les démêlés de Gaz de France avec l'Etat sur le sujet ont marqué les investisseurs). Les tarifs de vente aux clients restent en effet réglementés, ce qui restreint la liberté d'EDF d'agir sur ses tarifs de vente. - EDF est encore à la traîne par rapport à ses concurrents européens en termes de rentabilité et de structure financière (EDF est le plus endetté des électriciens européens). Le groupe a promis une croissance régulière du dividende. De plus, les désengagements promis doivent lui permettre de réduire son endettement de 5 milliards d'euros d'ici à la fin de 2007. - Il existe une incertitude sur les investissements auxquels le groupe consacrera les quelque 40 milliards d'euros prévus sur cinq ans. L'Etat a exigé que la moitié soit investie en France, or le groupe doit aussi se développer à l'international. De plus, il existe peu de cibles dans ce secteur déjà très concentré. Le risque de surpayer est donc très important. - Les spécialistes craignent que le démantèlement des installations nucléaires coûte plus cher que prévu et vienne amputer les fonds qui auraient dus être dédiés à de nouveaux investissements. - EDF sera sans doute amené un jour à reconsidérer les prérogatives et le financement de son comité d'entreprise auquel est alloué chaque année 1 % des ventes réalisées dans l'Hexagone. - EDF constitue peut-être l'entreprise préférée des Français, mais ce type d'argument ne joue pas avec les investisseurs institutionnels...