SEB : Prises de bénéfices après les résultats

05/09/2006 - 10:15 - Option Finance

(AOF) - Seb (-2,05% à 93,05 euros) subit des prises de bénéfices après avoir touché un sommet sur trois mois à 96 euros le 17 août grâce à l'annonce du rachat du chinois Supor. Ce matin, le spécialiste du petit électroménager a publié des résultats semestriels dégradés en raison de tensions sur les prix de vente, du renchérissement des matières premières et des restructurations. Fideuram Wargny a abaissé son conseil sur la valeur de Conserver à Alléger. Oddo est resté à Accumuler. A partir d'un chiffre d'affaires en hausse de 11,8% (+5,8% en comparable) à 1,122 milliard d'euros, la marge opérationnelle de Seb a reculé de 11,9% au premier semestre à 59 millions d'euros. La marge est ainsi passée de 6,68% des ventes au premier semestre 2005 à 5,26% au premier semestre 2006. Après 61 millions d'euros de charges de restructuration (la direction a décidé de passer l'intégralité des charges sur le premier semestre), le résultat net part du groupe est ressorti en perte de 17 millions d'euros, contre un bénéfice de 30 millions d'euros un an plus tôt. Selon le groupe, l'environnement externe ne devrait pas connaître de changement majeur au cours des prochains mois : la tension sur les prix en Europe devrait persister, de même que la tendance inflationniste sur les prix des matières premières. Au plan interne, Seb s'est fixé comme priorité de réussir rapidement l'intégration de Mirro WearEver et de concrétiser l'opération Supor en Chine. Parallèlement, il continuera à travailler au reclassement des salariés touchés par les restructurations. Dans ce contexte, Seb vise une croissance sensible de ses ventes, en tablant sur une stabilisation de la situation en Europe et sur la poursuite de son essor rapide hors d'Europe. Il table par ailleurs sur une marge opérationnelle, à périmètre constant, voisine de celle de 2005 en valeur. (V.G.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Le groupe SEB, inventeur de la "cocotte-minute" dans les années 50, est aujourd'hui le premier fabricant mondial de petit équipement domestique, grâce au rachat en 2001 de son concurrent Moulinex-Krups, alors en redressement judiciaire. Une présence dans près de 120 pays permet au groupe de réaliser plus de 70 % de son chiffre d'affaires à l'international (27 % en France et 30 % dans le reste de l'UE) . SEB emploie 14500 personnes dans 49 pays.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Seb jouit d'une position de leader dans plusieurs familles de produits. - Le succès commercial du groupe se fonde largement sur sa capacité d'innovation. S'il lui faut résister sur l'entrée de gamme, Seb compte surtout sur le haut de gamme pour assurer le maintien de ses marges et augmenter ses ventes. - L'intégration de Moulinex s'est mieux déroulée que ne le prévoyaient certains analystes, dubitatifs quant à son succès. L'amélioration de la marge opérationnelle des actifs Moulinex-Krups, se poursuit. L'acquisition de l'américain All-Clad est aussi prométeuse. - Avec un taux d'endettement sur fonds propres de 50% et une ligne de crédit de 500 millions d'euros, Seb peut se permettre quelques opérations de croissance externe.

Les points faibles de la valeur

- La très large couverture géographique du groupe, tout en lui offrant des opportunités essentielles dans des pays émergents où le taux d'équipement des ménages monte en puissance, l'expose aux aléas de la conjoncture mondiale et aux parités de change. - La morosité de la consommation en Europe n'épargne pas le groupe. - Dans le cadre de ses activités de production, le groupe peut subir les variations du prix de certaines matières premières. - Le groupe doit endiguer l'effondrement de ses ventes sur l'entrée de gamme concurrencé par les importations venues d'Asie. - Seb doit poursuivre sa restructuration industrielle afin de rattraper ses concurrents européens qui ont délocalisé leur production plus tôt. Ce redéploiement le pousse à transférer davantage de production vers la Chine, ce qui s'est déjà traduit par l'arrêt de la fabrication en Allemagne et en Espagne. Début 2006, Seb a décidé de fermer trois de ses treize sites français et réduire les effectifs d'un quatrième.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les investisseurs s'intéresseront à l'activité des concurrents de SEB qui sont, suivant les domaines : Philips, Bosch, Matsushita, Electrolux, Whirlpool... Tout en notant qu'il n'existe pas de groupe parfaitement comparable, étant donné la position unique de SEB sur le petit électroménager. - Au total, le " groupe fondateur " de Seb dispose de 42,4 % du capital soit, via les droits de vote double, un contrôle à 59,6 % des voix.