Les actionnaires frondeurs parviendront-ils à faire échouer la fusion prévue entre Alcatel et Lucent ? La plupart des analystes estiment que la réponse sera sans doute 'Non', car l'opération, qui sera présentée demain en assemblée générale, est stratégiquement incontournable.
Parmi les signes positifs : hier, Lucent a marqué un point, en annonçant avoir signé un accord à l'amiable avec deux groupes d'actionnaires qui réclamaient en justice le report de l'AG de demain, et contestent les parités d'échange proposées (1 action Alcatel pour 0,1952 action Lucent). Sauf coup de théâtre de dernière minute, les AG des deux équipementiers télécoms devraient donc approuver le rachat de l'équipementier télécoms américain par son homologue français.
Selon les pointages du cabinet d'études RBC Capital Markets, Alcatel peut compter d'emblée sur ses 20 premiers actionnaires institutionnels (dont les fonds Brandes avec 14%, et Fidelity avec 9%), qui représentent à eux seuls 40% de son capital et devraient influencer les votes de nombreux autres actionnaires.
De leur côté, les associations de conseils aux actionnaires minoritaires sont plus divisées : l'américain ISS a recommandé à ses clients d'approuver la fusion, mais le français Proxinvest s'y est opposé. Parmi les dernières notes d'analystes, la banque suisse UBS a estimé hier que "même si Alcatel est en train de payer Lucent un peu cher, cette fusion vaut mieux que pas de fusion du tout. Un Alcatel isolé serait le pire scénario". Rappelons que les actions des deux groupes ont subi une forte correction boursière (-27% pour Alcatel et -24% pour Lucent) depuis l'annonce de leur fusion, le 2 avril dernier, ce qui a déclenché la grogne d'un certain nombre de leurs actionnaires.
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