VINCI : Résultats en hausse et stratégie confirmée

06/09/2006 - 08:40 - Option Finance

(AOF) - Vinci a annoncé des résultats semestriels marqués par un chiffre d'affaires pro forma de 11,9 milliards d'euros en croissance de 8,4% et un résultat opérationnel sur activité de 1,129 milliard d'euros en progression de 17%. Hors effet de consolidation d'ASF et d'ESCOTA, la marge s'élève à 10,6% des ventes, contre 10% un an plus tôt. Au 31 juillet, le carnet de commandes des pôles construction, routes et énergies s'élève à 18 milliards d'euros, en croissance de 19% sur 12 mois. Il représente près de 11 mois d'activité moyenne (14 mois chez Vinci Construction). Dans ce contexte, Vinci compte toujours dépasser son objectif de chiffre d'affaires sur l'ensemble de l'exercice, qui s'établissait à 25 milliards d'euros, en dépit de la cession de WFS représentant une perte de chiffre d'affaires de l'ordre de 500 millions d'euros. Après avoir examiné la situation financière et les perspectives du groupe, le Conseil d'administration a décidé de proposer de porter dès 2006 le taux de distribution des résultats à 50%, d'annuler immédiatement 4,8 millions d'actions d'auto-contrôle disponibles, d'utiliser le programme de rachat d'actions autorisé par l'Assemblée générale du 16 mai dernier à hauteur de 12 millions d'actions à acquérir d'ici fin 2007 et de réallouer l'essentiel de la dette d'acquisition d'ASF, actuellement portée par Vinci, au sein des filiales concessionnaires compte tenu de la visibilité de leurs cash flows. Enfin, le Conseil d'administration a validé les orientations stratégiques visant, en particulier, à accentuer la croissance du groupe tout en pérennisant ses marges et en augmentant la part récurrente de l'ensemble de ses métiers. A cette fin, il a souligné la nécessité pour le groupe de mettre l'accent sur son développement international et de rechercher de nouvelles concessions, en profitant notamment des opportunités offertes par l'ouverture du marché des partenariats public-privé dans de nombreux pays en Europe et sur le continent américain. Dans ce cadre, Vinci vise à horizon 2009, un chiffre d'affaires d'au moins 30 milliards d'euros et un EBITDA supérieur à 5 milliards d'euros, dont plus de 60% seront générés par les concessions. "La performance de l'exercice 2006 s'inscrira pleinement dans cette perspective", a précisé le groupe. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en 2000 de la fusion de la SGE et de Groupe GTM, Vinci est le numéro un mondial des concessions, de la construction et des services associés. Présent dans plus de cent pays, le groupe est organisé autour de quatre pôles opérationnels: Vinci Concessions, Vinci Energies, Vinci Routes (Eurovia) et Vinci Construction. En décembre 2005, Vinci a été désigné par l'Etat pour la reprise de sa part de 50,4 % dans le groupe d'autoroutes ASF, pour un prix de 50 euros par action, qui sera porté à 51 euros par action une fois attribuée aux ASF la section Lyon-Balbigny de l'autoroute A89. Vinci était entré au capital des ASF dès l'introduction en Bourse du concessionnaire en mars 2002 et monté progressivement à 23 %. Avec un chiffre d'affaires de 25 milliards d'euros et 138 000 collaborateurs dans le monde (dont 82 000 en France), le nouvel ensemble bénéficiera d'un portefeuille de concessions sans équivalent. Les résultats du Vinci de demain, grossi d'ASF, proviendront à 85 % de France et seront pour une très large part liés aux concessions.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La société dispose d'un portefeuille d'activités très diversifié, qui lui permet de réduire sa sensibilité aux cycles économiques. En outre, les activités de concessions, très fortement renforcées par l'acquisition des ASF, assurent des revenus récurrents. - Dans l'activité Construction, Vinci est très sélectif, privilégiant les marges, c'est-à-dire les contrats rentables, au détriment des volumes. - Le groupe mène une politique active de distribution de dividende et de rachat d'actions.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe n'a que de faibles positions dans les pays en forte croissance. - TMS (installation et maintenance de robots pour l'industrie automobile) a subi une lourde restructuration et des pertes conséquentes. Son retour à l'équilibre est prévu pour 2006. - Le groupe n'a pas trouvé dans les services aéroportuaires au sol ce qu'il attendait, car les compagnies aériennes n'acceptent pas de rémunérer suffisamment leurs prestataires. Il devra certainement un jour réviser sa stratégie dans ce secteur. - Le groupe est exposé au retournement du marché français de la construction.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- L'activité Construction de Vinci est notamment sensible à l'évolution du secteur BTP, ainsi qu'à l'évolution des dépenses de l'Etat en matière d'aménagement du territoire, comme l'ensemble du secteur du BTP, ainsi qu'à la conjoncture économique, au niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et au climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers). - Dans le sillage de l'acquisition des ASF, Vinci va lancer d'ici quelques mois une augmentation de capital qui ne devrait pas excéder 30 % du montant total de l'opération (8,9 à 9,1 milliards d'euros).