(AOF) - La Banque centrale européenne a réitéré, dans son bulletin mensuel paru aujourd'hui, sa volonté de ne pas laisser l'inflation de la zone euro déraper et envisage, si besoin, de relever ses taux d'intérêt. "Le conseil des gouverneurs demeure prêt à agir de façon préventive afin que les effets de second tour et les risques pesant sur la stabilité des prix à moyen terme ne se matérialisent pas", écrit la BCE, reprenant ainsi les propos tenus par son président Jean-Claude Trichet, jeudi dernier. Par "effets de second tour", l'institut francfortois entend une progression des prix à la consommation qui serait alimentée par celle des salaires. Malgré le ton offensif adopté par la BCE au sujet de sa politique monétaire, les économistes ne croient pas à une hausse des taux en raison des risques pesant sur la croissance de la zone euro. "L'incertitude relative aux prévisions de croissance reste élevée et les risques qui entourent les perspectives d'activité économique sont orientés à la baisse", a-t-elle d'ailleurs reconnu dans son rapport. Cette inquiétude sur la croissance a été relayée mercredi par Yves Mersch, membre luxembourgeois du conseil de la BCE, qui a évoqué les risques pesant sur la conjoncture économique. Ces commentaires, ajoutés à ceux de son homologue allemand, Alex Weber, selon lesquels il ne faut pas "sur-dramatiser" l'accélération de l'inflation, ont été interprétés par les investisseurs comme le premier signe en vue d'une possible inflexion de la politique monétaire de la BCE. Cette dernière se trouverait ainsi plus en phase avec la Banque d'Angleterre et la Réserve fédérale américaine, qui devraient baisser leur taux d'intérêt.