RIO TINTO porté par la spéculation

18/01/2008 - 10:20 - Option Finance

(AOF) - Le dossier Rio Tinto/BHP Billiton revient sur le devant de la scène. Après avoir gagné 4,6% en Australie, Rio Tinto progresse de 2,50% à 4591 pence à Londres. Jonglant avec les fuseaux horaires, les investisseurs réagissent à une rumeur selon laquelle BHP Billiton s'apprêterait à formuler une offre améliorée sur son homologue anglo-australien. L'hypothèse est crédible tant les rumeurs de contre offre continuent de fuser. Le mois dernier, la piste chinoise était évoquée avec insistance. Surtout, BHP doit annihiler la combativité de Rio Tinto, hostile en l'état à sa proposition. Fin décembre, dans une lettre ouverte adressée à ses actionnaires, Paul Skinner, le PDG de Rio Tinto, a d'ailleurs réaffirmé l'indépendance de son groupe face à la "menace" de son concurrent BHP Billiton. Pour cela, le président du géant minier a mis en avant les perspectives de croissance de son groupe, estimant que ses activités dans le fer, le cuivre et l'aluminium sont "positionnées pour tirer parti d'une forte croissance de la demande dans les économies en développement, dont la Chine et l'Inde". Le 12 décembre, BHP Billiton avait souligné, dans un communiqué, que ses performances n'avaient rien à envier à celles de Rio Tinto, bien au contraire. Ainsi, le géant anglo-australien aurait créé depuis 2001 "beaucoup plus de valeur pour les actionnaires que Rio Tinto". Le groupe a réalisé "une plus grande croissance de la production et investi davantage de capital dans le développement". BHP a enfoncé le clou. Son "meilleur profil de croissance" s'expliquerait par "un portefeuille de projets plus approfondi et à plus long terme, et à des choix de développement axés sur l'expansion à grande échelle et à marge élevée des installations existantes". Le numéro mondial du secteur offre trois actions BHP Billiton pour une de Rio Tinto. Sa proposition d'environ 140 milliards de dollars est jugée insuffisante par son rival. Le groupe minier a donc jusqu'au 6 février pour formuler une offre officielle ou se démettre. Dans ce dernier cas, BHP devrait laisser passer six mois avant de proposer une nouvelle offre. (P-J.L)