VIVENDI échappe à la baisse grâce à ses semestriels

07/09/2006 - 11:49 - Option Finance

(AOF) - Vivendi (+0,15% à 27,09 euros) échappe à la baisse du marché suite à la publication de ses résultats semestriels. Le groupe de médias et de télécoms a souligné la bonne performance de l'ensemble des métiers, tous profitables, et a réitéré ses objectifs pour 2006. On signalera que Vivendi a procédé à certaines modifications dans la présentation de ses comptes. Ainsi, le résultat net ajusté exclut désormais l'amortissement des actifs incorporels liés aux acquisitions et le résultat opérationnel ajusté se substitue au résultat d'exploitation. Vivendi a publié un résultat net ajusté, part du groupe de 1,378 milliard d'euros, en progression de 10,9%. Le résultat opérationnel ajusté s'est lui élevé à 2,348 milliards d'euros, en augmentation de 11,1% en base comparable. Le plus important pourvoyeur de résultats, l'activité de téléphonie mobile, SFR, a affiché un résultat opérationnel ajusté en hausse de 3,7% à 1,389 milliard d'euros. Selon Vivendi, cette croissance s'explique notamment par la progression de 1,2% du chiffre d'affaires réseau et la baisse de la part des coûts d'acquisition. Toujours dans les télécoms, Maroc Telecom, dont le groupe détient 51% du capital, a dégagé un bénéfice opérationnel ajusté en augmentation de 16,5% à 410 millions d'euros. En ce qui concerne les autres activités, Groupe Canal+ a enregistré un bénéfice opérationnel ajusté de 190 millions d'euros, stable sur une base comparable. La société a vu son portefeuille d'abonnés progresser de 280.000 par rapport à juin 2005 et le revenu par abonné augmenter. L'activité musique, UMG a dégagé un bénéfice opérationnel ajusté en hausse de 22,4% à 295 millions d'euros, grâce à une progression des volumes de ventes et à la récupération d'un dépôt en numéraire de 50 millions de dollars lié à un litige. Enfin, le résultat opérationnel ajusté des jeux vidéo a bondi de 226,3% à 62 millions d'euros. Cette division continue à surfer sur le succès du jeu "World of Warcraft", qui génère des marges élevées. Vivendi a confirmé sa prévision d'une croissance du résultat net ajusté 2006 d'au moins 16%, avec un taux de distribution de 50% minimum. Dans sa nouvelle définition, le résultat net ajusté devrait ainsi atteindre 2,6 milliards d'euros. (C.J.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Jean-René Fourtou, arrivé aux commandes de Vivendi Universal le 3 juillet 2002, a opéré le recentrage du groupe sur les télécommunications (Groupe Cegetel, Maroc Telecom), la télévision à péage et les films (Groupe Canal+), la musique avec Universal Music Group et les jeux vidéo avec Vivendi Universal Games. Par ailleurs, VU détient une participation de 20 % dans NBC Universal issu de la fusion de NBC et Vivendi Universal Entertainment. Après trente mois passés à la tête de Vivendi Universal, Jean-René Fourtou, désormais président du conseil de surveillance, a passé, fin avril 2005, le relais à Jean-Bernard Levy, président du directoire. En avril 2006, le groupe a pris le nom de Vivendi.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Avec 3 milliards d'euros de dettes, et un cash-flow opérationnel de près de 2,5 milliards en 2004, Vivendi a achevé son redressement après avoir frôlé le dépôt de bilan en 2002. - Vivendi détient des actifs performants dans les télécoms (Cegetel, SFR, Maroc Telecom). - VU Games qui avait cumulé 400 millions d'euros de pertes en deux ans, bénéficie de l'énorme succès de " World of Warcraft " lancé en novembre 2004. - Vivendi est relativement à l'abri du ralentissement de la conjoncture économique, en raison de sa faible exposition aux secteurs les plus cycliques comme la publicité. - Les rumeurs de rachat par le groupe Vodafone, ou de fusion avec Lagardère, soutiennent le cours de l'action. Mais les pilules empoisonnées sont nombreuses.

Les points faibles de la valeur

- Certains investisseurs doutent de la pertinence tant stratégique qu'industrielle d'être présent à la fois dans les activités Télécom et Médias. Les dirigeants vont devoir convaincre les investisseurs que le groupe de médias et de télécommunications est capable de se doter d'une stratégie de croissance pour les années à venir. - Universal Music Group doit faire face à un environnement dégradé dans le secteur du disque. Le métier est toutefois en train de trouver un nouveau modèle économique.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- La communauté financière attend que la direction du groupe dissipe les incertitudes entourant la stratégie du groupe. - Notons que le titre bénéficie également d'un intérêt spéculatif, car comme Jean-René Fourtou l'a déclaré, le risque d'une OPA de Vodafone sur Vivendi n'est pas à négliger. - Par ailleurs, on suivra l'amélioration des performances opérationnelles des différents pôles du groupe (Groupe Canal +, Universal Music Group,.). - Dans le divertissement aux Etats-Unis, les accords avec NBC stipulent que Vivendi a vocation à rester minoritaire de VUE ou à sortir soit de sa propre initiative à partir de 2007, soit de celle de NBC à partir de 2010.