LAFARGE: Groupe Bruxelles Lambert dépasse les 10% des droits de vote

07/09/2006 - 17:09 - Option Finance

(AOF) - La société Groupe Bruxelles Lambert - GBL, a déclaré à l'AMF avoir franchi en hausse, le 31 août 2006, par suite d'une acquisition d'actions sur le marché, le seuil de 10% des droits de vote de la société Lafarge et détenir 10,64% du capital et 10,02% des droits de vote de cette société. Par le même courrier, la déclaration d'intention suivante a été effectuée : " GBL déclare que les objectifs qu'il est envisagé de poursuivre vis-à-vis de Lafarge pour les douze mois à venir demeurent les mêmes que ceux publiés dans la déclaration d'intention du 22 mai 2006 consécutive au franchissement à la hausse, le 16 mai 2006, du seuil de 10% en capital et, le 17 mai 2006, du seuil de 10% des droits de vote (*). Ces objectifs sont : - que GBL déclare ne pas agir de concert avec un tiers ; - que GBL se réserve la possibilité de faire évoluer sa participation au gré des opportunités de marché ; - que GBL n'a pas l'intention de prendre le contrôle de la société Lafarge ; - que GBL n'entend pas, à l'heure actuelle, solliciter la représentation de son groupe au sein du conseil d'administration de Lafarge. " (*) GBL a précisé qu'il a, postérieurement, déclaré avoir franchi en baisse, le 31 mai 2006, le seuil de 10% des droits de vote de la société Lafarge. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

MOTS CLES DE L'ARTICLE

AMF (Autorité des marchés financiers)

L'autorité des marchés financiers est née du rapprochement de la COB, du CMF et du CDGF (conseil de discipline de la gestion financière). Créée par la loi de sécurité financière du 1er août 2003, cette nouvelle structure a pour objectif de renforcer l'efficacité et la visibilité de la régulation des marchés. L'AMF a quatre missions principales, réglementer, autoriser, surveiller et sanctionner. Ses compétences s'étendent aux opérations et informations financières, aux produits d'épargne collective, aux marchés, aux professionnels, sur lesquels elle peut exercer des contrôles ou lancer des enquêtes.

Franchissement de seuil

Acte par lequel une société dépasse à la hausse ou à la baisse un certain pourcentage dans le capital d'une autre société. Ces dépassements sont définis par les autorités de marché et imposent une publication de la part de l'acquéreur ou du cédant. Ces seuils sont fixés par paliers à 5 %, 10 %, 15 %. A partir d'un certain seuil, la société agissant sur le capital est tenue de déclencher une offre publique (d'achat, de retrait.).

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses quatre branches : ciment, granulats et béton, toiture et plâtre. Il est ainsi le numéro un mondial dans le ciment (principale activité du groupe, avec près de la moitié du chiffre d'affaires total) et dans la toiture, numéro deux mondial dans les granulats et béton et enfin numéro trois mondial dans le plâtre. Le groupe emploie 75000 personnes réparties dans 75 pays.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses quatre branches : ciment, granulats et béton, toiture et plâtre. Le groupe bénéficie également de sa présence géographique sur tous les continents, ce qui lui permet de lisser les à-coups conjoncturels. - Compte tenu de ses fortes positions, Lafarge peut tenter de répercuter auprès de ses clients ses hausses de coûts. - Le groupe peut se prévaloir d'une trésorerie solide lui permettant d'envisager des acquisitions de petite et moyenne taille. - Début 2006, la montée au capital à hauteur de 8,2 % d'Albert Frère (GBL), un actionnaire réputé exigeant, a été bien accueillie par le marché. - Le dossier Lafarge présente un aspect spéculatif en raison de l'émiettement du capital du groupe dans une optique de consolidation du secteur.

Les points faibles de la valeur

- La hausse du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30 % des coûts de production du ciment, pèse sur la rentabilité du groupe. - L'amélioration de la rentabilité de Blue Circle (racheté en 2001) est plus longue que prévu. L'impact positif de cette acquisition est cependant attendu en 2006. - La branche toiture a vu sa marge d'exploitation se détériorer fortement en 2005. L'objectif d'amélioration de l'EBE de cette branche à 350 millions d'euros en 2008, contre 222 millions en 2005, apparaît difficile à atteindre à certains analystes qui verraient d'un bon œil une cession. - Des difficultés à atteindre l'objectif de désendettement dans les délais voulus à la suite du rachat des minoritaires de LNA pourraient donner lieu à une révision des notes de crédit de Lafarge. - Le dossier d'une prise de contrôle du groupe portugais Cimpor, dont Lafarge détient 12,6 % du capital, est toujours en suspens.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat. - Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30 % des coûts de production du ciment. - L'appréciation de l'euro face au dollar est pénalisante même si les recettes en dollars sont adossées à des coûts en dollars. - Lafarge pourrait un jour manifester le désir de prendre le contrôle du portugais Cimpor dont il détient 12,6 %. Le groupe a d'ailleurs lancé début février 2006 une offre de rachat des minoritaires (47 %) de sa filiale américaine Lafarge North America.