PPR gagne près de 2%, UBS applaudit la stratégie du groupe

08/09/2006 - 11:18 - Option Finance

(AOF) - Victime de prises de profits hier malgré de bons résultats semestriels, PPR gagne aujourd'hui 1,96% à 109,50 euros. UBS a relevé son conseil sur la valeur de Neutre à l'Achat, avec un objectif de cours porté de 104 à 124 euros. Le bureau d'études estime que le management a constitué un groupe homogène en cédant le Printemps à un bon prix (1,1 milliard d'euros). Selon l'analyste, PPR pourrait se montrer plus actif au niveau des acquisitions et réaliser de nouveaux arbitrages en vendant par exemple Conforama. Au niveau opérationnel, UBS apprécie les solides performances du pôle luxe pour lequel il prévoit un doublement du résultat d'exploitation entre 2005 et 2008, en organique. Le broker a relevé ses prévisions de bénéfice par action pour 2006, 2007 et 2008 de respectivement 3%, 5% et 9%. PPR a annoncé jeudi matin un résultat opérationnel courant en hausse de 27% à 450 millions d'euros, contre 430 millions d'euros attendu par le marché, grâce à la forte rentabilité du pôle luxe et à la bonne tenue de celle du pôle distribution. Les analystes ont notamment apprécié les performances de Gucci et Bottega Veneta. Au total, la marge du pôle luxe s'est améliorée de 3,3 points à 11,4%. La marge du pôle distribution est resté stable à 4,3% grâce aux bons scores de la Fnac, de Conforama et de Redcats, la filiale de vente à distance. PPR a précisé avoir enregistré "de bonnes tendances d'activité" dans la distribution en juillet et août. Dans le luxe, le groupe prévoit une poursuite de l'amélioration des performances, à un rythme de progression cependant atténué par une base de comparaison élevée. (V.G.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Les activités de PPR se répartissent aujourd'hui entre la distribution grand public et le luxe, avec entre autres les marques Gucci et Yves Saint Laurent. Avec la cession en 2004 de ses dernières activités non stratégiques, sa participation de 73,45% dans Rexel et 24,5% du capital de Finaref, son activité de crédits et services financiers, le groupe a achevé son recentrage sur les activités grand public et luxe. Parmi les enseignes grand public du groupe, on compte notamment Conforama , Redcats (activités de vente par correspondance comme la Redoute), la Fnac et le Printemps.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- De 1990 à 2000, le modèle de PPR a été de générer de la croissance grâce à des acquisitions. De 2001 à 2005, période de transition, le groupe a à la fois changé de modèle et cédé les actifs qui n'étaient plus au coeur de sa stratégie. Maintenant, son modèle de développement est basé sur la croissance organique, créatrice de " free " cash-flows importants. Ce nouveau modèle s'appuie sur des marchés à croissance forte, c'est le cas du luxe, ou sur des métiers à l'intensité capitalistique peu élevée, c'est le cas de la distribution. - Le recentrage sur le grand public et le luxe va améliorer la lisibilité du groupe, lequel souffre de son statut de conglomérat. - Grâce aux cessions réalisées de 2002 à 2004, le groupe a fortement diminué son endettement financier.

Les points faibles de la valeur

- Il n'y a pas de synergies de métier entre la distribution et le luxe. L'important chez PPR réside toutefois dans la complémentarité des cycles de ses métiers. - Le profil du groupe est encore marqué par " une relative dissymétrie ", entre un pôle distribution qui compte encore pour 83 % des ventes 2005, et le luxe où réside l'essentiel du potentiel de croissance. - Certains analystes estiment que le rachat de Gucci a coûté trop cher à PPR. - Le redressement d'Yves Saint Laurent et de YSL Beauté demeure toujours incertain. - PPR doit redresser les performances de son enseigne d'équipement de la maison, Conforama.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- En tant que groupe de distribution, PPR est très sensible à l'évolution de la consommation des ménages, en France mais également aux Etats-Unis. - Quant au pôle luxe, son évolution est liée à la conjoncture économique mondiale et à l'évolution des flux touristiques (la clientèle asiatique étant particulièrement friande de produits de luxe).