Olivier Piou, Directeur Général du leader mondial des cartes à puce Gemalto a répondu ce mercredi aux questions de Boursier.com relatives aux perspectives du groupe face au ralentissement de l'environnement économique observé depuis la fin 2007.
Boursier.com : Doit-on craindre un ralentissement de la demande du secteur bancaire si la crise financière se prolonge ?
Olivier Piou : "Nos cartes bancaires sont des produits pour la banque de détail, elles sont renouvelées régulièrement indépendamment des niveaux de consommation. La demande pour nos produits dans le segment des transactions sécurisées n'est donc pas liée aux remous auxquels on assiste aujourd'hui sur les marchés financiers. On peut même imaginer un intérêt renouvelé pour la banque de détail de la part d'institutions financières qui enregistreront un recul de leurs performances sur les marchés actions. Aujourd'hui on assiste à une demande mondiale croissante liée à migration vers la norme EMV ainsi qu'à un véritable engouement pour de nouvelles formes de paiements telles que le sans-contact. Ces leviers là sont solides et pérennes."
Boursier.com : Plus globalement, l'exposition de Gemalto en Amérique du Nord vous rend-t-elle plus prudent dans vos perspectives (dégager une croissance du chiffre d'affaires de 10% par an en moyenne à partir de 2008 à taux de change constants et atteindre une marge opérationnelle supérieure à 10% en 2009) ?
Olivier Piou : "Aujourd'hui aucun pays ne représente 10% de notre chiffre d'affaires, les Etats-Unis ne sont pas une exception. En ce qui concerne nos perspectives, nous avons un objectif d'atteindre 10% de marge opérationnelle ajustée en 2009 et nous le maintenons. Bien sûr lorsque nous sommes payés en dollars, la conversion en euros sera plus défavorable si le dollar continue de se dévaluer. C'est pour ça que communiquons à taux de change constants, ce qui rend directement compte de la performance de la société. Quant au rythme de croissance de notre chiffre d'affaires, j'ai souvent dit qu'un retour à des niveaux de l'ordre de 10% à moyen terme me semblait envisageable. Bien sûr, ce modèle est à taux de change constants, il devra prendre en compte les variations des devises qui aujourd'hui pourraient défavorablement impacter notre chiffre d'affaires. Mais cet état de fait pourrait ne pas durer, nous ne cherchons pas à prédire."
Gemalto a publié ce matin son chiffre d'affaires annuel. Le retour à la croissance observé au second semestre 2007 a permis de stabiliser le chiffre d'affaires à 1,63 Milliard d'Euros sur l'année 2007 à taux de change constants. Le chiffre d'affaires est en repli de 4% à taux de change courants. Au niveau des résultats, Gemalto estime que les indications préliminaires relatives au résultat d'exploitation ajusté pour 2007 sont supérieures au consensus de marché, qui se situe actuellement à 71 Millions d'Euros. Le groupe avait déjà guidé le consensus de résultat d'exploitation ajusté 2007 entre 67 et 73 ME à la mi-décembre.
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